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Lille et sa région

Le Nord-Pas-de-Calais est une grande région industrielle. Au Moyen Age, elle appartenait à l’un des pôles économiques majeurs de l’Europe, par sa richesse en hommes, ses villes nombreuses, une agriculture déjà performante et, de plus, une activité textile puissante. Le très grand nombre d’ouvriers venus de différentes régions a facilité une adaptation des mentalités aux conditions économiques tout à fait nouvelles de la révolution industrielle. La deuxième moitié du XIXème s’est, en effet, le temps des grandes concentrations de capitaux, d’usines, d’ouvriers, le temps des records au sein de la production nationale pour les 3 grands secteurs de l’industrie : le textile, le charbon et l’acier.

Du second Empire à la veille de 1914, l’essor de l’industrie textile à Lille, Roubaix et Tourcoing est prodigieux et il est accompagné d’une exceptionnelle poussée démographique, poussée qui s’explique également par l’important bassin houiller qui attire des Flamands, des Wallons, bientôt rejoints par des Polonais. A la veille de la première guerre mondiale, le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais fournit 67% de la production française. Cette puissance industrielle, bien qu’elle ait subi les deux conflits mondiaux, s’est maintenue jusqu’au seuil des années 60. Puis sont apparues les premières difficultés liées aux transformations de l’économie mondiale : importation massives de matières premières à bas prix, développement fulgurant des hydrocarbures, révolution des transports maritimes et cependant, malgré la crise, le Nord-Pas-de-Calais reste encore une grande région industrielle.

La métropole lilloise a la caractéristique d’être polycentrique, sans qu’il y ait domination de Lille puisque celle-ci compte 173.000 habitants contre près de 100.000 à Roubaix et Tourcoing et 65.000 à Villeneuve d’Ascq. Elle présente un double handicap : proche de la frontière franco-belge, elle est excentrée par rapport au reste de la région ; enfin, comme il s’agit d’une métropole industrielle dans une région industrielle, le tertiaire supérieur y est moins développé que dans les autres métropoles. Les responsables politiques et économiques de l’agglomération ont compté sur l’unité économique européenne pour changer son image de ville de province en marge de l’Hexagone et en faire une métropole au carrefour de l’Europe et transformer ainsi un handicap en atout.

Et l’on peut dire que la réussite est totale maintenant qu’est mis en service le tunnel transmanche et le T.G.V. Nord qui contribuent à faire de la métropole lilloise un point de convergence entre l’Europe du Nord et celle du Sud. Euralille, centre international d’affaires lié à la gare T.G.V. concrétise à l’heure actuelle la dimension européenne de Lille.

Si la draperie faisait la renommée de Lille au Moyen Age, et si les hauts liciers d’Arras chassés par Louis XI y installaient leurs ateliers de tapisseries, si au XVIIIème siècleLille se consacre à la filature du coton et du lin tandis que Roubaix et Tourcoing se spécialisaient dans la laine, créant un prolétariat urbain et son cortège de misères, l’on peut dire qu’aujourd’hui Lille est devenue avec son agglomération qui compte 1.138.000 habitants le plus grand centre économique du Nord de la France.

Aux universités, structures d’accueil et industries traditionnelles sont venues s’ajouter des entreprises de pointe en techniques nouvelles, agro-alimentaire et recherche, elle est également le carrefour des affaires avec le centre commercial du Forum, la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Bourse des Valeurs. La métropole lilloise est au cœur d’un réseau autoroutier très développé vers Bruxelles, Paris, Dunkerque et Anvers. Elle dispose du 4ème port fluvial français et d’un aéroport international. Ville de négoce, elle abrite dans son sous-sol le métro le plus moderne du monde qui circule sans conducteur.

Maintenant que la présentation de cette grande dame est faite, voyons ce que nous Lille, anciennement « l’Isle », baignée par la Deule regorge d’anciens monuments, de rues piétonnes, de musées. C’est bien sûr la ville ancienne que nous avons parcourue. Elle a connu un véritable renouveau depuis 1965 date à laquelle quelques amis des vieilles pierres ont pris conscience de la beauté de ses façades datant des XVII et XVIIIème siècles et en ont entrepris la restauration. Le style lillois est très original par son mélange de briques et de pierre sculptée.y avons découvert...

Le Palais Rihour, de style gothique construit entre 1454 et 1473 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, présente des belles fenêtres à meneaux et une gracieuse tourelle octogonale de briques.

La Place du Général de Gaulle, le centre de la vie active de Lille, où trône sa vieille Bourse qui est un véritable joyau ainsi que la plus grande librairie de France, le Furet.

L’ Hospice Comtesse, doit son nom à sa fondatrice Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre qui fit construire un hôpital en 1237 pour le salut de son mari Fernand de Portugal fait prisonnier à Bouvines. Agrandi aux XVIIème et XVIIIème siècle, il devint un hospice sous la Révolution, puis un orphelinat. Désaffecté en 1939, il abrite maintenant un musée régional d’histoire et d’ethnographie et sert de cadre à des expositions et des concerts. On y pénètre par un portail monumental du XVIIème siècle, malheureusement clos car nous étions lundi matin. Si nous avions pu y entrer, nous aurions vu que  dans la cour d’honneur se dresse la salle des malades, sobre bâtiment reconstruit après 1470. A l’intérieur, l’immense salle frappe par son superbe vaisseau dont la voûte en carène est faite de bois lambrissé. Deux belles tapisseries tissées à Lille en 1704 ornent les murs. Un musée est installé dans l’aile droite. On y a rassemblé des meubles et des objets d’art évoquant l’atmosphère d’une fondation pieuse au XIlème siècle. La cuisine est revêtue de carreaux bleutés de Hollande et de Lille. Dans le réfectoir, le manteau de cheminée baroque encadre une nativité du XVIème siècle. Le salon de la prieure est lambrissé de boiseries Louis XV.

Le Musée des Beaux- Arts, dernièrement restauré  est l’un des plus beaux musées de province de France. L’on y découvre une galerie de Primitifs, l’ Ecole flamande du XVIIème représentée par Jordaens, Rubens, Van Dijck et Teniers. L’Ecole hollandaise du XVIIème est également représentée, mais les peintres nous sont moins connus. L’Ecole française des XVIII et XIXème met en valeur des peintres locaux, plus des Delacroix, Géricault, Corot et Courbet. Citons encore de nombreux tableaux du courant impressionniste et des contemporains.

Le lendemain une excellente guide accompagnatrice nous a fait découvrir toutes les conceptions architecturales que présente Lille allant de maisons de prestige aux maisons de rapport en passant par des quartiers créés de toutes pièces par des industriels fiers de pouvoir montrer leur réussite sociale en faisant bâtir des maisons où l’on rivalisait d’excentricité.

Nous avons également appris que Lille possède deux universités ainsi que neuf écoles supérieures, un hippodrome, une rue où se côtoient un temple, une synagogue et une loge franc-maçonne. C’est à l’hôtel de ville qu’a été chantée pour la première fois l’Internationale. C’est là également qu’en 1987a été signé par le président Mitterrand et Madame Tatcher l’accord portant sur la création  du tunnel trans-manche. Au quartier Eurolille, signifiant l’ « Europe à Lille », il y a bien sûr la gare T.G.V. d’où partent les trains à destination de Londres et de Paris à une vitesse de 250 Km/heure.

L’après-midi nous avons visité à Roubaix son musée implanté dans l’ancienne piscine communale. Une pure merveille, qui contient, à la limite, de plus belles œuvres que celles que nous avons vues au musée de Lille

Après avoir à mon grand étonnement découvert cet environnement, il me prend furieusement l’envie d’y retourner un jour afin de parachever cette visite et je crois que nombreux seront les membres à se joindre à nous après avoir entendu leur satisfaction.

Nos yeux ont été émerveillés, les pieds étaient peut-être un peu douloureux, mais ce que nous avons vu au cours de ces deux jours valait bien ce petit sacrifice je crois……..