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"Chantons sous la pluie"

Ultime activité de cette année, notre sortie à l’Opéra Royal de Wallonie à Liège afin d’aller y voir et écouter la célèbre comédie musicale « Chantons sous la Pluie », l’une des plus célèbres au monde, créée en 1952.

La comédie musicale est une opérette à grand spectacle avec accompagnement de danse. Le passage de l’opérette à la comédie musicale résulte d’un double développement et d’un double concours de circonstances. D’une part, les nombreux compositeurs d’opérettes, évidemment de formation classique, qui avaient quitté l’Europe pour l’Amérique, s’étaient vus confrontés à l’influence des musiques locales, à savoir le ragtime, les ballades etc. .En second lieu, les exigences du « star system », l’importance même des sommes engagées dans la production de ces grandes machines théâtrales exigeaient de prendre pour interprètes des personnalités, des vedettes de Hollywood ou de Broadway, capables d’attirer de nombreux  spectateurs, et ces interprètes ne possédaient pas toujours les capacités vocales qui les auraient rendus aptes à chanter des œuvres plus purement lyriques. Enfin, le passage au cinéma, qui se fit rapidement dès l’avènement du parlant, exigea des comédiens vedettes et non plus uniquement des vocalistes. Il fallait pour plaire au public et le faire rêver que James Stewart ou John Wayne chantent, que Clark Gable et James Cagney dansent. D’où une profonde adaptation et une simplification des mélodies et des prouesses vocales, car tout cela était censé contribuer à la popularité des mélodies que tout un chacun pourrait interpréter à loisir.
 
"Chantons sous la Pluie" est produit par Arthur Freed en 1952. C’est un fleuron de la grande époque de la Metro Goldwyn Mayer ; elle recèle la mélodie, qui a elle seule, résume tout un monde, celui du divertissement musical filmé et met en vedette un artiste, Gene Kelly, dont le sourire et l’incroyable énergie ont symbolisé à eux seuls la joie de vivre. Cela se situe à l’époque du passage du cinéma muet au parlant. C’est une nouveauté technologique à laquelle personne ne croyait vraiment.
 
En 1925 la Western Electric travaille depuis longtemps avec les laboratoires de Bell Telegraph afin de mettre au point un système de cinéma parlant. Seul un des quatre frères de la compagnie Warner Bros est intéressé par le projet, car il a l’intention de transposer au cinéma le faste de certains spectacles de Broadway. Il est évident que la grande révolution du cinéma parlant prendra directement la musique comme médium emblématique du son. Il faut bientôt parler de cinéma chantant. En effet toujours en 1925, la Warner s’associe à la Western Electric. Ensemble, les deux firmes élaborent un dispositif permettant de faire parvenir à tout public la musique des orchestres symphoniques, la voix des artistes les plus illustres de l’opéra, du music-hall et du théâtre. La première partie de l’édifice est définitivement posée lorsqu’en 1927, le film parlant pionnier, « Le chanteur de jazz », remporte un succès phénoménal. Ce triomphe inaugure la toute proche disparition du cinéma muet ainsi que l’émergence d’une esthétique cinématographique unissant sensations sonores et visuelles.
 
La machine est lancée. Les autres studios de cinéma se lancent dans l’aventure. Les compagnies se ruent sur les opérettes et engagent les noms les plus célèbres du music-hall. Et brusquement, Hollywood se passionne pour les revues. La Métro Goldwin Mayer produit « The Hollywood revue de 1929 » dans laquelle on entend pour la première fois la chanson « "Chantons sous la Pluie" ». Le genre cinématographique de la comédie musicale mettra à peine quelques mois à s’imposer ainsi qu’à définir une série de conventions qui seront peu ou prou respectées durant ses décennies de gloire, grosso modo de 1929 à 1952.
 
L’un de ses thèmes, que l’on retrouvera d’ailleurs dans le spectacle que nous verrons ce soir, est celui de la jeune inconnue se substituant avec succès à une vedette. Il est déjà présent dès les premières productions en 1929 et mènera également toute l’action de""Chantons sous la Pluie" en 1952.
 
Ces spectacles présentent des mises en scène et des chorégraphies spectaculaires. Par leur magie, les comédies musicales nous plongent dans un monde onirique.
 
Le spectacle en lui-même était magnifique : des strass, des paillettes, de superbes costumes, des danseurs et chanteurs exceptionnels, une mise en scène pétillante comme des bulles de champagne, cela nous laisse un excellent souvenir !

A l’année prochaine,