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Lille - Roubaix

Sauvenière, fin septembre 2002.

Deux activités étaient programmées en ce mois de septembre, le mini trip en Allemagne et, la seconde, une excursion à destination de Lille et Roubaix. Lille, capitale de la Flandre est très facile à rejoindre, que ce soit par l’air, le rail ou la route. La gare T.G.V. et le tunnel sous la Manche sont d’incontestables atouts. La ville se trouve ainsi au cœur du triangle Paris - Londres - Bruxelles. C’est une ville jeune, vivante, flamande et ce ne sont pas uniquement ses 100.000 étudiants qui lui donnent sa perpétuelle joie de vivre. Le premier week-end de septembre par ex. tout le monde se retrouve pour sa fameuse braderie, probablement le plus grand marché aux puces au monde. Pendant 48 heures, les chineurs sont nuit et jour à l’affût de bonnes affaires s’offrant seulement un court répit en mangeant le traditionnel plat de moules frites à l’affiche de tous les restaurants de la ville. Mais Lille séduit également par une architecture flamboyante du XVIIème siècle qui constitue l’une de ses principales richesses.

Son passé est assez agité. Il commence sous le règne du Comte de Flandre au Moyen Age. Elle passe sous la domination Bourguignonne au XVème siècle, rentre ensuite pour 200 ans dans l’immense empire des Pays-Bas espagnols et elle est définitivement rattachée à la France seulement depuis 300 ans. Et c’est justement cette rencontre de deux cultures entre les courants artistiques d’Europe du Nord et le classicisme français qui lui a donné au XVIIème siècle sa silhouette d’aujourd’hui. La ville ancienne que nous avons découverte au mois de juillet est souvent d’un grand attrait pour les touristes. Entre le Palais Rihour et le Musée de l’Hospice Comtesse, c’est le nez en l’air que l’on découvre les belles façades surchargées de guirlandes sculptées, de cariatides, de grotesques et d’angelots qui s’embrassent. Au moindre rayon de soleil, les briques roses, la pierre blanche et le grès prennent un air de fête. C’est aussi dans le vieux Lille que se trouvent les antiquaires, les galeries d’art et les boutiques élégantes. La grand-place relie les rues piétonnières de la ville ancienne. En son centre se dresse fièrement la Déesse symbolisant l’héroïsme des Lillois lors du siège de 1792 par les Autrichiens. Pour tout le monde, c’est la Grand-Place mais elle porte le nom d’un enfant célèbre, né à Lille en 1890 : Charles de Gaulle.

Mais Lille et sa métropole ne vivent pas sur leur passé. Une association fondée à l’initiative conjointe de la Communauté Urbaine de Lille, de la Chambre de Commerce et d’Industrie, et de l’Etat est ouverte aux acteurs du développement de la dite métropole. Son territoire de référence est un espace  transfrontalier de près d’un million huit cent mille habitants. Des représentants des intercommunales belges de Courtrai, Mouscron, Tournai et Ypres sont associés à son conseil d’administration.

Le mois dernier lorsque nous sommes allés à Lille, nous avons découvert les différents styles d’architectures civile et monumentale. Cette fois, notre guide nous a fait découvrir l’architecture industrielle. Mais avant de découvrir ce parcours, nous avons pris le petit déjeuner dans la célèbre Pâtisserie Meert. Pâtisseries délicieuses, prises dans le salon de thé d’une superbe maison Art Déco.

Au cours de ce tour panoramique, nous avons successivement vu :
- la vieille Bourse, où se déroulaient toutes les traditions commerciales.
- la Halle au Sucre construite en brique et grès et qui s’élève le long du canal. Toutes les marchandises transitaient anciennement par ce mode de locomotion.

Mais au début du XIXème siècle, la mécanisation a évidemment amené beaucoup de bouleversements.

L’Hôtel Vrau : 1ère filature installée à Roubaix et dont le propriétaire a été le créateur des Facultés catholiques de Lille. C’était un patron social s’occupant du bien-être de ses ouvriers et de leur famille.
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L’Institut Pasteur.
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L’Ecole des Arts et Métiers.

D’autres bâtiments encore, désaffectés ont été réhabilités en logements sociaux comme l’usine Moulin par exemple où tout a été fait en concertation avec tous les habitants.
- La Maison du peuple dont la façade a été sauvegardée. Petit rappel, c’est à Lille qu’a été créée l’Internationale.
- Le port fluvial spécialisé sur le conteneur grâce à un canal à grand gabarit.
- Le Marché couvert avec sa toute belle structure et
- Le bâtiment Raneau, don de son propriétaire pour y tenir des expositions botaniques.

Si Lille était le centre lainier, Tourcoing le centre du tapis, c’est Roubaix, vers où nous nous dirigeons maintenant qui était le centre de la laine. Là aussi nous avions déjà découvert le superbe musée installé dans l’ancienne piscine communale. Cette fois nous nous sommes penchés sur le monde du textile qui a fait vivre des centaines de familles dans cette ville et sa région.

Roubaix est une ville du Nord-Pas-de-Calais qui s’élève à une altitude de 32 mètres, et compte une population de +/- 100.000 âmes.

Formé surtout des anciens royaumes d’Artois, Picardie, Flandres Champagne, le Nord conserve un net esprit d’indépendance. Les frontières de la France étant relativement récentes dans ces régions, les influences extérieures restent fortes. Depuis le Moyen Age, Anglais, Hollandais, Flamands, Espagnols et Allemands ont guerroyé contre les Français pour la possession de ces territoires, en laissant leur empreinte sur un paysage qui fut longtemps un champ de bataille. Des éléments aussi divers que l’architecture flamande, la bière, les moulins à vent et le folklore régional reflètent l’impact durable de ces cultures.

Le Nord est le berceau du style gothique, qui atteint des sommets dans les grandes cathédrales d’Amiens, de Beauvais et de Reims. Puis vint la Renaissance nordique avec son accent mis sur la brique utilisée comme décor, suivie par le style classique des XVIIème et  XVIIIème siècles .Outre abbayes et cathédrales, un certain nombre de constructions caractérisent le Nord : tours beffrois, grands hôtels de ville, châteaux et citadelles dessinés par Vauban à la fin du XVIIème siècle Au XXème siècle Art déco et modernisme jouent leur rôle.

L’industrie textile existe ici depuis les Romains. Plus tard vinrent le charbon et les industries lourdes et chimiques qui s’y rapportent.

Le paysage est divisé par un réseau complexe de canaux et de rivières navigables.

Depuis le XIXème siècle, le pivot de l’industrie roubaisienne est le textile. Roubaix est plus particulièrement vouée au peignage et au tissage de la laine. Les spécialités locales sont surtout les tissus d’habillement et d’ameublement, les tapis, la bonneterie. Ici, comme à Lille, le phénomène de concentration a joué : le groupe La Lainière de Roubaix est devenu l’un des plus importants dans le Marché Commun.

Comme cela a déjà été dit dans le résumé de Lille, la vente par correspondance est représentée par les Trois Suisses et par la Redoute. Témoignage de l’architecture industrielle du XIXème siècle,  l’ancienne filature de coton Motte-Bossut accueille le Centre des Archives du Monde du travail.

Parmi les nombreuses écoles que présente Roubaix, il y a bien sûr un institut textile, l’Ensait qui s’ouvre à la pluralité des formations des candidats recrutés et offre différentes options. La théorie et la pratique y sont interactives. Deux stages en entreprise en France ou à l’étranger et deux projets industriels sont intégrés au programme de formation. A partir du quatrième semestre, les élèves ingénieurs ont la possibilité de suivre un ou deux semestres d’études dans une université étrangère.

Les grands secteurs d’études sont les sciences pour l’ingénieur : électronique, génie électrique, informatique, mécanique, mathématiques appliquées, chimie minérale, organique et macromoléculaire.

La technologie du textile et de l’habillement : filature, tissage, bonneterie, confection.

Sciences économiques et humaines : langues, gestion, marketing, économie, droit du travail, communication.

La visite programmée était le Musée du textile, ou Manufacture des Flandres, où nous avons découvert toute l’évolution du métier à tisser le Jacquard.

Cette manufacture a été créée par un belge immigré, Jean Baptiste Craye.

Cette manufacture est le témoignage d’un patrimoine cher à Roubaix et aux Flandres. Sur une surface totale de 1.400 m2, cette exposition offre un retour dans le monde du textile à travers les siècles. L’évolution du Jacquard, du métier à bras au métier assisté par ordinateur est retracée grâce à une quinzaine de métiers, tous en état de fonctionnement.

Cette intéressante journée s’est terminée par la visite de l’Hôtel de Ville de Roubaix, impressionnant de luxe et de gigantisme.

Journée bien remplie, une fois de plus, mais très intéressantes au point de vue de la découverte d’une région.

Merci à vous tous qui y avez participé.