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Couvin et sa région
Sauvenière, fin main 2002,
Au passage, nous avons traversé Mettet qui est une commune essentiellement rurale dont la production agricole est principalement orientée vers l’élevage bovin, les cultures céréalières et betteravières. Son parc industriel en pleine expansion est aussi orienté vers des activités liées au secteur agricole. Mettet compte dix sections dont Saint Gérard et
son Abbaye de Brogne qui est aujourd’hui un haut lieu d’accueil, de rencontre et d’épanouissement culturel. Des expositions de renom y sont mises sur pied chaque année.
C’est à Mettet qu’est enterré Félicien Rops, le plus connu des peintres namurois auquel un musée est consacré à Namur. Sa population est de 10.882 habitants.Circuit de Mettet
Mettet est connue internationalement par son circuit Jules Tacheny. La Royal Union Motor de l’Entre-Sambre-et-Meuse a été créé en 1925 et anime depuis plus de ¾ de siècle la région. Il est animé intégralement par des bénévoles passionnés de sport à 2 ou 4 roues. Ses plus célèbres organisations sont les 1000km de Mettet, épreuve d’endurance moto, les bosseuses, épreuve de moto-cross, les championnats du monde cycliste et surtout le superbiker international. C’est un mélange de terre, de cendrée et de bitume ; ce circuit réunit tous les ingrédients afin de sacrer le pilote le plus complet, toutes disciplines confondues.
Le fondateur du Royal Union Motor est Jules Tacheny. Il s’est distingué dans toutes les disciplines sportives touchant à la moto au cours d’un demi-siècle. Né en 1907, il sera toute sa vie attaché à Mettet, son village natal. C’est lui qui, par ses démarches incessantes, obtiendra des pouvoirs publics les améliorations indispensables au tracé du circuit, sa reprise par l’Etat en 1951 et son entretien permanent par les Ponts et Chaussées. Construction du virage spectaculaire et plus sécurisant de St Donat, virages inclinés, routes élargies. Les moindres bénéfices étaient immédiatement réinvestis. Il disait : « l’argent du sport doit retourner au sport ». Cela a permis de créer le complexe culturel social et sportif de l’ Entre- Sambre-et-Meuse comprenant : salle de banquets, de réunion, de réception, bureau, appartement pour un concierge, 32 chambres d’hôtel, 20 stands, salles de contrôles de chronométrage, de presse, piste de karting, zone de décélération.
Toujours sur le parcours nous avons traversé
Florennes
Située au cœur de l’Entre-Sambre et Meuse, cette entité regroupe 11 villages, dont l’architecture civile témoigne d’un grand passé historique dominé par la puissance des seigneuries à l’origine des remparts cernant la ville. Aujourd’hui encore, Florennes abrite une base militaire aérienne importante, comptant parmi les employeurs de plus de 1.000 personnes en province de Namur. Important centre commercial et de services, Florennes a conservé un caractère rural marqué où le folklore joue un rôle important : marches militaires, processions, grands feux ponctuent agréablement le calendrier. Le dynamisme commercial est soutenu par de nombreuses manifestations, telles que l’imposante foire du 1er mai et ses 30.000 visiteurs, la brocante de nuit ou le marché de Noël. De plus, chaque jeudi matin, Florennes accueille le plus grand et l’un des plus anciens marchés de la région. Centre scolaire reconnu, on y recense quelque 3.500 élèves du fondamental et du secondaire, tous réseaux confondus. Sa population est de 10.684 habitants.
Nous sommes ensuite parvenus à
Couvin
est la deuxième commune de Belgique par sa superficie : elle regroupe 12 villages et 2 villes. Plus de la moitié de son territoire est couvert de forêts : 10.000 ha et 100 Km de sentiers y ont été aménagés pour faciliter la promenade. Les bois ont eu dans le temps une fonction économique importante. La région a été un puissant centre de la métallurgie dans l’ Entre-Sambre-et-Meuse. Couvin est traversée par l’ Eau Noire, cours d’eau qui doit son nom à la pierre noire qui compose le fond de son lit.
De nombreuses traces permettent de penser que la région connut une activité industrielle importante aux époques gauloise, gallo-romaine et médiévale. Le savoir-faire acquis au cours des générations précédentes explique sans doute aussi l’importante concentration d’usines à la fin du Moyen Âge. Depuis la fin du XVème siècle, le fer fut forgé pour répondre aux besoins économiques et sociaux. Ce sont généralement les aménagements hydrauliques, tels les étangs de retenue régulateurs du débit des eaux qui actionnaient les roues reliées aux arbres à cames, et certains bâtiments. Un des facteurs qui contribua à donner un essor particulièrement remarquable à l’industrie du fer est la présence de limonite hydratée jaune, non phosphoreuse, appelée « fer fort » dans tout le sillon de la Calestienne. Ce métal rare était indispensable à l’industrie de l’armement. La région a connu de longues périodes de prospérité, mais aux temps forts succèdent parfois des périodes de dépression. Les maîtres de forges ont tiré parti de la qualité du minerai, de la situation géographique intéressante de la région, entre les comtés de Namur et de Hainaut et la France, et de la facilité donnée à l’exportation, grâce au Viroin qui permettait d’atteindre la Meuse. Généralement, seigneurs, nobles, notables ou marchands ont conservé et étendu leurs biens grâce à d’ingénieuses alliances matrimoniales. Ils ont également reçu des princes et des seigneurs d’importantes concessions moyennant payement de redevances. Vers la fin du XVIIIème siècle cependant, la concurrence avec d’autres pays est devenue très forte. Du fer de meilleure qualité était produit ailleurs à moindres prix. Au milieu du XIXème siècle, il a fallu remplacer le combustible charbon de bois par du coke et construire un autre type de haut fourneau qui, grâce à l’invention de la machine à vapeur, a été installé à proximité des charbonnages. Le déclin était amorcé pour la région de Couvin. La découverte des riches gisements de Lorraine accentua le processus. L’industrie du fer prit dès lors un autre essor : le complexe industriel de Couvin–Frasnes devint l’un des grands centres européens spécialisés dans les appareils de chauffage.
La région de Couvin a été évangélisée par des moines bénédictins venus en 872 de l’ Abbaye de St- Germain des Prés en France. La principauté de Liège a acheté Couvin et l’a conservée jusqu ‘en 1794, date à laquelle elle fait partie du département des Ardennes françaises. Cette situation s’est prolongée jusqu’en 1815.
La bourgade est dominée par une grande falaise calcaire appelée Falize sur laquelle on a édifié un château au XIème siècle. Il a été démantelé par les armées de Louis XIV en 1673.
L’église Saint Germain, de style néo-gothique, date de 1727 et de 1863. Elle renferme une chaire de vérité du XVIIIème, un retable du XIVème, des pierres tombales d’industriels. Au coin de la place se dresse une halle néo-classique de la fin du XVIIIème siècle. Le centre est composé de petites habitations des XVIIIème et XIXème siècle.
Grotte de Neptune.
Une partie des eaux de l’ Eau Noire au contact des calcaires de la montagne du Mousty disparaît sous celle-ci à la faveur d’un jeu de failles : la résurgence s’ouvre quelque trois kilomètres plus loin à Nismes. Cette perte que l’on appelle ici « adugeoir » est l’amorce d’une traversée hydrogéologique qui, outre sa longueur exceptionnelle, met en évidence un réseau de galeries encore mal connu et parsemé de siphons. De là, les 36h. que met l’ Eau Noire pour accomplir son trajet souterrain.
Pour la visite de la grotte, l’on parcourt d’abord les deux étages supérieurs : des jeux de lumière contribuent à recréer la féerie du monde souterrain, aux concrétions colorées, aux draperies ruisselantes et jusqu’aux modestes fougères aperçues dans un faisceau lumineux. L’on parvient ensuite au niveau inférieur, 7 mètres sous le lit de l’Eau Noire. La visite se termine en barques, en apothéose grâce à un son et lumière qui, dans un grondement, annonce le jaillissement d’une cascade brusquement libérée. Certaines personnes m’auront maudites car elles ont, je crois, eu la frousse de leur vie. Les barques dans lesquelles nous avons pris place roulaient au moment où tout le monde s’y installait et cela les a fort impressionnées. Rassurez-vous, tout le monde est rentré sain et sauf au bercail !
Les grottes, formées dans les calcaires, sont l’aboutissement de la lente dissolution des roches par les cours d’eau chargés de gaz carbonique contenu dans l’air. Infiltrées le long d’une fissure, ces eaux très légèrement acides élargissent patiemment celle-ci et creusent peu à peu des galeries et des salles. Tapissées d’argile de décalcification, résidu de la dissolution, les parois se parent de concrétions étonnantes aux coloris chatoyants. Le long d’une fissure, l’eau suinte goutte à goutte au plafond de la grotte et y dépose un peu de calcaire. Lentement ce carbonate de calcium construit de fines stalactites et des draperies descendent de la voûte. Au sol, l’eau crée de la même façon une stalagmite au dessin plus massif. Parfois ces colonnes se rejoignent en majestueux piliers qui décorent de grandes salles jonchées d ‘éboulis. On appelle chantoir ou aven l’endroit où la rivière se perd dans le sol. C’est par la résurgence qu’elle réapparaît à l’air libre, après un trajet souterrain très complexe et souvent inconnu.
Les grottes de Neptune ont été découvertes en 1880. Elles ont malheureusement été abîmées par les premiers touristes qui décapitèrent les plus belles stalactites. Heureusement avec une infinie patience, la nature reprend peu à peu ses droits et reforme les fragiles dentelles de calcaire. A l’heure actuelle, les spéléologues n’ont pu parcourir qu’une portion négligeable du trajet souterrain de l’ Eau Noire.
Mariembourg.
Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint et gouvernante des Pays-Bas, fait bâtir la cité et lui donne son nom en 1546. Construite suivant un plan géométrique, comme toute les localités créées pour des raisons souvent militaires, elle est fortifiée par Charles Quint en 1550. En 1554, elle ne peut résister aux armées du roi de France qui l’annexe à son pays. Redevenue espagnole cinq ans plus tard, elle est de nouveau française de 1659 à 1815. Les fortifications ont été démantelées en 1850.
C’est au chemin de fer à vapeur des trois Vallées que Mariembourg doit sa renommée. Fondée par un groupe de passionnés l’association a sauvé de la rouille un tronçon de la ligne Mariembourg –Treignes. Les cheminots bénévoles ont également été parmi les premiers défenseurs de l’archéologie industrielle sauvant du chalumeau une vingtaine de locomotives et leur suite de wagons.
L’Association du Chemin de fer à vapeur des 3 vallées a choisi d’installer sa collection unique de locomotives et de wagons sur le site de l’ancienne gare à Treignes. La période industrielle et l’importance du rôle économique et social joué par le chemin de fer entre 1850 et 1950 sont largement évoquées. Machinistes et conducteurs sont tous bénévoles et viennent des quatre coins de la Belgique, y compris de Flandre, et de toutes les sphères professionnelles : il y a même un chef d’orchestre.
Mariembourg est la dernière « rotonde » en activité en Belgique : un atelier géant où l’on restaure et entretient les machines. Tout autour, au repos sur les voies, des wagons anciens nous plongent dans une ambiance ferroviaire d’une autre époque. La route du train traverse un univers bucolique où l’on aperçoit, entre les frondaisons, le beau château de Vierves-sur-Viroin. Au musée de Treignes s’alignent depuis 1994 des locomotives de toutes époques et de tous pays. Les vapeurs, vieilles de 50 ans à un siècle, côtoient les autorails diesel, des wagons anciens, etc. La locomotive la plus ancienne date de 1894. La plus élégante, rutilante et de couleur parme est identique à celle qui emmenait Léopold II à Ostende. Un circuit géant de train électrique passionne autant les papas que les enfants et enfin, une collection de képis de chefs de gare, de tous les pays, dont certains ont de quoi surprendre, suscite également l’intérêt.
Treignes
Treignes est le royaume de Toine Culot, célèbre mayeur de Trignolles, héros de l’écrivain régional Arthur Masson. Un centre est entièrement consacré à l’époque de ce personnage truculent. Ville frontière de la vallée du Viroin, elle est une cité de musées.
Arthur Masson était ancré dans son terroir comme le fut Pagnol dans le sien. Fils de douanier ardennais, il considérait les gens de chez lui avec bonté et sympathie. Il a décrit leur vie quotidienne, les mariages, les salles de fête, les naissances, les conseils communaux, en un mot, toute la vie villageoise de cette époque. Il a relaté la noblesse de leurs gestes, leur pudeur, leur truculence, le travail et la paresse. Son père a été affecté à différents postes de douane : Rièzes-lez-Chimay, Oignies en Thiérache, Heer-Agimont. Au fil des affectations de son père, Arthur Masson découvre sa terre, le coin du monde qui fonde son être. Il fait ses latines à Chimay, étudie la philologie romane à Louvain, devient professeur de français à l’ Athénée de Nivelles, est enfermé à Huy par les Allemands pendant la seconde guerre et finit ses jours à Namur. Mais jusqu’à la fin de sa vie, en 1979, il est resté proche des « braves djins ».Dans ses romans on cause wallon, même si un français des plus châtiés y a aussi droit de cité. Tout l’art de l’auteur est dans ce mélange, dans son art d’entrelarder de patois un français riche de mots savants et de tournures expertes. Le wallon perdait déjà du terrain, le parler valait des punitions aux écoliers quand Arthur Masson l’a fait chanter dans ses histoires. Cela a fait chaud à bien des cœurs : pensez donc, un professeur de français qui donne la parole aux gens du cru sans se moquer d’eux ! Un grammairien exigeant, styliste raffiné qui offre la vedette à un obèse ardennais. Le succès de ses livres a été immédiat. Le premier roman "Toine Culot, obèse ardennais" écrit en 1938 s’est vendu à plus de 100.000 exemplaires avant la mort de l’écrivain en 1970. Arthur Masson livrait à peu près un roman par an. Citons pour mémoire : "Toine dans la tourmente", "La famille Binauche", "Toine chef de tribu", "La grande Ducasse". Ses livres entraient dans les chaumières, on les lisait, on s’en délectait et on s’en délecte encore de nos jours.
Quant au village de Treignes, c’est un endroit paisible de l’Entre-Sambre-et-Meuse, implanté en Calestienne, une des plus belles régions de Wallonie. Les coteaux calcaires en forme de dômes que l’on nomme ici les tiennes, étaient à l’origine recouverts de forêts, mais l’activité humaine a profondément marqué le paysage en faisant paître, jusqu’au siècle dernier, les troupeaux de moutons et de chèvres qui ont ainsi défriché les terrains pauvres. Par contre, les plateaux de la Calestienne, formés de terre argilo- limoneuse, ont séduit depuis longtemps l’homme pour leur intérêt agricole.
L’église de Treignes est néo-gothique et face à elle, la ferme du château a récemment été restaurée grâce à l’appui de la fondation Roi Baudouin. Sa partie la plus ancienne est la tour. Jadis isolée de tout autre bâtiment, elle servait probablement de donjon afin d’abriter le seigneur local.
Treignes possède également deux musées bien dynamiques. L’écomusée se compose du musée de la vie et des technologies rurales : travail du bois, du cuir, du fer et de la pierre, et l’autre est le musée du machinisme et de l’histoire agricole.
Si à première vue, Treignes semble pareil aux autres villages, c’est qu’il fut pris d’une véritable fièvre muséologique, suite à l’installation du « Centre d’étude du milieu » par l’ U.L.B.