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Saint Malo (mercredi 24 septembre)
Après une bonne nuit, nous voici en route vers
Gare maritime et embarquement dans le car ferry catamaran qui fait la traversée. Construit en Norvège par le chantier Fjellstrand en 2000. Son équipage se compose de 18 personnes, il peut transporter 450 passagers, et environ 52 voitures suivant leur taille. Sa longueur est de 60 mètres, sa largeur de 16,50 m. et sa vitesse maximum s’élève à 38,7 nœuds (71,7 km/h). Sa consommation horaire s’élève à 2600 l. de gasoil. Notre car ne pouvant pas se rendre sur l’île nous sommes accueillis à l’arrivée par un hôte qui nous montre le car que nous aurons pour passer cette journée jersiaise. Si Thierry avait été avec nous, il aurait attrapé une attaque ! Ce véhicule était digne de figurer dans un musée d’antiquités, et en plus, comme Jersey ainsi que beaucoup d’autres régions n’avait plus reçu une goutte d’eau depuis de nombreuses semaines il leur était interdit de laver les véhicules. Enfin, cela fait partie du folklore. Première impression, assez surprenante, le véhicule roule à gauche. Lorsqu’on voit arriver un véhicule en sens inverse l’adrénaline monte quelque peu mais on se fait vite à cette coutume.
Jersey, surnommée l’île fleur porte bien son nom. Grâce à un climat exceptionnel, dû en grande partie à l’influence du Gulf Stream qui la borde de tous côtés, on cultive sur cette île des orchidées, des camélias,des mimosas, jonquilles et bien d’autres variétés encore.Jersey compte environ 85.000 habitants dont un tiers habite dans la capitale, Saint Hélier. Avec ses 72 km de côtes et ses 22 baies, c’est la plus grande et la plus méridionale des îles de la Manche. Depuis la côte abrupte du Nord, où la bruyère et les genêts s’accrochent aux rochers, le relief de l’île descend progressivement vers le Sud. De belles dunes succèdent aux larges plages de sable, des collines ondulantes abritent des vallées boisées, des falaises de granit dessinent des côtes escarpées. La mer et ses marées qui y connaissent l’une des plus importantes amplitudes au monde contribuent à la beauté ambiante. Un peu de temps libre pour découvrir
Capitale de l’île, Saint Hélier est une ville fort animée qu’il faut prendre le temps de découvrir. L’origine de la cité remonte à 1155 lorsque des moines fondèrent l’abbaye de Saint Hélier à l’endroit où se trouve aujourd’hui le château Elisabeth, dans la jolie baie de Saint Aubin. Du haut de son rocher, Elizabeth Castle domine le port de Saint Hélier, relié à la côte par une jetée de 750 m., mais à marée haute, l’édifice se retrouve isolé, tel le Mont Saint Michel. Une petite balade nous permet de découvrir Libération Square où se trouve l’office de tourisme et le Jersey Muséum. Le Royal Square, ancienne place du marché dominée par le Parlement et le Palais de Justice.Assez amusant, une statue dorée d’un romain trône au milieu de la place : il s’agit en fait de celle de Georges II habillé comme Jules César ! On y voit aussi la Parisch Church que l’on appelle aussi Town Church. L’édifice date du XIVème siècle. Il a longtemps servi de refuge aux habitants durant les invasions françaises et les criminels venaient s’y cacher, espérant ainsi échapper à la justice. Tout au long de l’histoire, il servit aussi de cadre à diverses réunions et élections. Un rôle plutôt incongru pour une église. Encore un arrêt dans ce quartier : le parc Howard Davis réputé pour ses plantes et arbres subtropicaux et sa rocaille plantée de palmiers. Au cours de cette promenade, l’on découvre que les magasins sont pratiquement les mêmes que partout : commerce international oblige. Des marques que l’on voit à la rue de Fer à Namur où à la rue Neuve à Bruxelles se trouvent là avec des collections identiques. Que dire d’autre : il fait très propre et les gens ont l’air très paisibles. De nombreuses mamans promènent leurs enfants, les retraités lisent leur journal sur l’un des nombreux bancs qui parsèment les rues animées. Une promenade dans le parc nous fait découvrir, à notre grande surprise, que l’on peut marcher sur les pelouses, que des tas de crocus fleurissent à cette époque dans les parterres, différentes essences d’arbres et une magnifique roseraie. Nous avons également parcouru le très original marché couvert, aussi coloré qu’odorant, qui offre des tas de produits appétissants et une abondance de fleurs.
Se prête parfaitement à un séjour et recèle de nombreuses curiosités dont l’église Saint Brelade et la chapelle des pêcheurs. La première date de 1035 et se distingue par deux nefs parallèles et une tour. La chapelle est surtout célèbre par une fresque du XIVème siècle, des pêcheurs qui venaient y solliciter une pêche fructueuse. Derrière l’église, on aperçoit un « perquage » c'est-à-dire un « chemin sacré » sorte d’escalier descendant vers la mer par où, au Moyen Age, les criminels passaient pour s’embarquer vers leur terre d’exil.
Site grandiose à l’extrémité sud-ouest de l’île, où s’élève l’unique phare de Jersey. Le nom de « corbière » serait dérivé du mot corbeau, un oiseau souvent associé au malheur. De fait, jadis, de nombreux bateaux firent naufrage le long de la côte, ce qui d’ailleurs motiva la construction du phare en 1873.Une pierre blanche commémorative représentant deux mains rappelle le triste sort d’un gardien du phare qui se noya en voulant sauver un touriste à la marée montante.
La côte orientale de Jersey est parsemée de jolies baies telles que Fliquet Bay et Sainte Catherine’s Bay. A mi-chemin, la silhouette massive du château de Mont Orgueil s’élève au-dessus du port de Gorey.Cette forteresse, entourée d’eau sur trois de ses côtés, avait pour mission de décourager les attaques de l’ennemi. Aujourd’hui, considéré comme l’un des châteaux médiévaux les mieux conservés d’Europe, il est devenu un atout capital pour le tourisme local.
L’histoire a laissé une empreinte profonde sur ces petites îles de la Manche. Pendant des siècles, des deux côtés du Channel, la France et l’Angleterre se sont disputé ces cailloux de granit, ce qui a laissé des châteaux fortifiés, des traditions vivaces, mais un rien confuses : plus vraiment françaises, mais pas tout à fait british. Au cours des siècles, les îles ont été colonisées et dominées par certains conquérants mais il était toujours difficile de gouverner ce royaume morcelé. Lorsque en 1199 Jean sans Terre succéda à son frère Richard Cœur de Lion, il n’arriva pas à conserver l’unité. Un choix s’imposa alors aux îles de la Manche : se rapprocher de la France ou rester fidèles à la Couronne britannique. Elles se rangèrent finalement du côté de l’Angleterre, ce qui leur valut quelques faveurs et un statut particulier qui débouchera sur l’indépendance, garantie par un certain nombre de chartes royales. Si les affaires intérieures sont réglées par le parlement local, la défense et les affaires étrangères dépendent toujours du gouvernement britannique. Les pouvoirs exécutifs et judiciaires relèvent de la compétence du « bailiff », le gouverneur local, mais chaque île constitue une région autonome avec son propre parlement et ses propres lois. Elles émettent leur monnaie, leurs timbres et télécartes et lèvent parfois des taxes locales. Aucune des îles ne fait partie du Royaume-Uni mais toutes appartiennent au Commonwealth. Par contre, elles ne sont pas membres de l’Union Européenne. Leur stabilité politique repose en grande partie sur le conservatisme qui se résume en quelques mots : celui qui est au pouvoir y reste à vie. A Sercq, ce principe va même beaucoup plus loin : l’île est le dernier bastion d’Europe. Un « seigneur » y remplace donc le traditionnel gouverneur et règne sur un petit monde en marge de l’histoire, ou presque. Durant la seconde guerre mondiale, les îles anglo-normandes furent les seuls territoires « anglais » à être occupés par les troupes allemandes.
Les différentes îles anglo-normandes sont : Jersey, la plus grande, suivie de Guernesey, Alderney, Sercq ou Sark et Herm. Situées dans la Manche à un saut de puce de la côte française et pas bien loin non plus des rivages anglais, elles se sont formées un mode de vie particulier qui oscille entre le « savoir-vivre » à la française et le traditionnel « lifestyle » britannique.
Terminons en rappelant, si besoin en est, que les îles anglo-normandes sont un paradis fiscal. Bon nombre de firmes et d’hommes d’affaires sont attirés par les impôts sur les revenus particulièrement peu élevés. Cette prospérité est due en grande partie à la stabilité du gouvernement et à la situation géographique de l’archipel. Les finances, pilier économique de Jersey, représentent 52% du P.N.B. Le revers de cette médaille est la prolifération d’investisseurs étrangers, même si les conditions pour accéder à ce paradis fiscal sont assez strictes. Il est, entre autres, interdit d’acheter une maison à moins que l’on ait vécu et travaillé pendant 20 ans à Jersey. Une exception cependant, celle de l’ « essential employee » exerçant un métier inexistant sur l’île ou ne pouvant pas être exercé par un Jersiais, faute de spécialisation adéquate par ex., à qui l’on accordera des facilités plus souples. A côté d’un circuit fermé de ventes internationales réservées à la population, quelque 2.000 maisons sont cependant à vendre à des prix suffisamment exorbitants pour être hautement dissuasifs.
Tout en parcourant l’île nous avons vu de nombreux troupeaux de petites vaches brunes: les jersey, connues pour leur production laitière. Les carrières de granit fournissent les pierres pour les constructions des maisons.