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Saint Malo (mardi 23 septembre)
Et nous voici à
Découvrir Saint Malo, c’est parcourir le livre de son histoire à travers ses grands hommes ; génies ou aventuriers, ils ont tous laissé une empreinte indélébile dans le granit de ses remparts.
Véritable forteresse, Saint Malo se targue de n’avoir jamais été conquise. Fondée au VIème siècle par le moine gallois Maclow dont elle tire son nom, l’enclave gauloise, romaine, puis malouine s’est débord développée sur la cité d’Aleth à Saint Servan.
Trop souvent sujette aux envahisseurs, c’est au XVIIème siècle que l’évêque Jean de Châtillon transfère son siège sur le rocher, une île à marée haute, où la vieille cité d’aujourd’hui à ses fondements. A la fin du XVème siècle, Anne de Bretagne, par ses mariages successifs avec Charles VIII puis Louis XII, annexa le duché de Bretagne au royaume de France. Au XVIème siècle ses marins ont écumé tous les océans de la planète. Jacques Cartier découvre le Canada, les corsaires du Roi, Surcouf et Duguay Trouin conquièrent nombre de places fortes, faisant dans le même temps la ville la plus riche du royaume. Hôtels particuliers et demeures fastueuses témoignent encore de ce passé. Le Saint Malo d’aujourd’hui résulte de l’empreinte de ces siècles contrastés. Détruite à 80% pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville s’est relevée grâce à une reconduction fidèle à son histoire. En lui restituant sa silhouette légendaire, Saint Malo, cité historique, se dote depuis lors des équipements indispensables à l’un des hauts lieux de tourisme de Bretagne et au premier port de sa côte nord.
Cité corsaire elle cultive l’image d’une cité nautique et cela lui vaut de disposer du label de qualité « Saint Malo, station nautique ». C’est donc en toute logique qu’elle est le théâtre de nombreux événements, telle la Route du Rhum ou la transat Québec/Saint Malo, tous les quatre ans.
Notre guide Yann, amoureux de sa région, si peu chauvin qu’on le lui pardonne, nous a fait découvrir Saint Malo en commençant par les remparts. Nous aurions été bien étonnés de ne pas apercevoir de cet endroit stratégique des fortifications édifiées par Vauban. Il a attiré notre attention sur le dessus de celles-ci terminées par un « boudin » servant à rigidifier le bâtiment. De cet endroit nous apercevons aussi l’île de Sésembre, la plus bombardée car elle était un point stratégique dans la mer pour la prise de Saint Malo. Un autre îlot de granit accueille le tombeau de Chateaubriand, originaire de la région, et qui avait émis le vœu d’être inhumé en cet endroit appelé l’île de Be. Simple dalle, sans nom, surmontée d’une massive croix de granit.
Nous sommes ensuite passés au pied de la statue de Surcouf, malouin célèbre qui a capturé 400 bateaux anglais dont le bateau amiral « Le Kent ». Lors de l’abordage, Surcouf, afin de motiver ses marins, leur accordait la part du diable. A savoir : tout ce que les hommes prenaient pendant les deux premières heures leur appartenait. Le reste était partagé entre tout l’équipage. Saint Malo était à certain moment de son histoire le port le plus riche du monde.
Au cours de cette promenade dans les rues de Saint Malo, nous avons découvert, non sans amusement le nom très spécial d’une rue : « Rue du Chat qui danse » et d’autres tout aussi pittoresques, dont la « Rue du Gros Mollet ». Dans le temps, à partir du couvre-feu, les gardiens de la ville étaient des chiens que l’on lâchait dans les rues. Mal en pris à certain quidam qui n’étant pas rentré chez lui à l’heure dite s’est vu mordre à cette patie du corps par un molosse ! D’où est née la chanson : Bon voyage Monsieur du Mollet.
Ce rempart borde les maisons des riches armateurs malouins. Bel ensemble architectural, hautes toitures surmontées de cheminées monumentales rendent à la ville son aspect traditionnel.
Enfin pour terminer voici la devise de Saint Malo : « Malouin d’abord, Breton peut-être, Français, s’il en reste ».
Nous sommes ensuite partis vers
Délimitant par l’Ouest la Baie du Mont St Michel, Cancale bénéficie d’une position avancée sur la côte et doit la plupart de ses ressources à la mer.
Ses habitants, courageux et volontaires, eurent à se battre régulièrement contre les éléments et les invasions diverses. Joli port de pêche, décrit par Roger Vercel dans « La Caravane de Pâques », le port de la Houle reste le lieu privilégié pour la dégustation des huîtres.
Cancale en des temps reculés était déjà réputée pour ses huîtres dont les Romains, durant leur période colonialiste dans la région, étaient déjà friands. Ce petit village, sans doute formé par St Méen vers 545, obtint le statut de ville à part entière en 1545. C’est une commune aux croyances religieuses très ancrées, comme peuvent encore en témoigner les ex-voto de la chapelle du Verger et un rituel de processions datant de 1540 qui s’est maintenu presque jusqu’à nos jours. Cancale et ses alentours subirent, comme nombre de communes de la côte, une invasion espagnole et portugaise, des attaques anglaises, les corsaires et les batailles contre les chouans.
Ville de pêcheurs confrontée depuis toujours à une rude réalité économique, on peut affirmer que Cancale doit beaucoup à la ténacité des « Cancalaises » si souvent citées pour leur courage. Les terre-neuvas partaient en effet pour la moitié de l’année au moins et leur laissaient la gestion des ventes de leurs pêches.Quand ils revenaient, car les naufrages étaient malheureusement souvent à déplorer. Le bourg se partageait en deux. En bas, le port de la Houle, longtemps isolé, domaine des pêcheurs, côtoyant les parcs à huîtres dont la digue, protégeant les maisons des marées, fut construite en 1836. En haut, le bourg où vécurent les commerçants et les armateurs jusqu’à la grande grève des terre-neuvas en 1911, date à laquelle ils lui préférèrent Saint Malo. Ces grèves, dont les revendications étaient justifiées, avaient pour but d’améliorer le sort et donc l’économie du bourg par des conditions de pêche plus justes (temps de travail et prix de vente) et un désenclavement de la ville. Celui-ci débuta, entre autres, par l’arrivée du tram en 1897.
Le tourisme, à l’époque, était loin d’y être aussi développé qu’à Dinard ou Saint Malo. Un seul hôtel luxueux, le Du Guesclin pouvait prétendre recevoir les hôtes de marque. D’autres établissements, comme cela se pratiquait à l’époque, rabattaient leurs clients en les interpellant au passage.
Cancale fut touchée par plusieurs drames. D’une part, les naufrages signifiaient la perte de dizaines d’hommes, endeuillant de nombreuses familles. Le travail de plusieurs mois était alors réduit à néant. D’autre part, des difficultés liées directement à la concurrence ouverte par certains négociants qui avaient lancé une campagne de dénigrement, accusant le coquillage de porter la typhoïde, ce qui nuira gravement à l’économie de la région pendant plusieurs mois.
De nos jours, Cancale est désormais un joli port conjuguant tous les plaisirs de la côte : promenades sur le sentier des douaniers, baignades, visite de malouinières et restauration gastronomique de coquillages dans des restaurants réputés.
A proximité, la pointe du Grouin, où le panorama s’étire du Cap Fréhel à Granville, avec au large les îles Chausey. En face, l’île des Landes, réserve ornithologique où l’on admire cormorans, goélands et autres oiseaux de mer.
Avec les crevettes et les araignées de mer, le commerce des huîtres et leur dégustation restent l’apanage de Cancale. Tout au long de la côte, en allant vers le Mont St Michel, on aperçoit par temps clair les parcs à huîtres dessinant la grève en lui donnant cet aspect si particulier.
Comme vous l’avez compris, Cancale est maintenant une station balnéaire. Les villas de style relativement hétéroclite ont surtout été construites en pierre du pays et couvertes d’ardoises. On aimait voir la mer, mais surtout…être vus ! Les maisons traditionnelles ont deux cheminées en pignons et étaient souvent la propriété des commandants de navires.
Nous suivons la route côtière par la corniche et passons à
Petite commune connue pour sa production de moules bouchots : 10.000 tonnes par an, récoltées grâce à des bateaux sur roues qui permettent de travailler par n’importe quel temps dans la baie. Lorsque la marée est basse, ils roulent (ils n’ont quand même pas encore de jambes) et lorsque la marée est haute, ils flottent.Rappelons qu’il y a une marée toutes les 6 heures. Elle monte, reste étale 10 minutes et puis redescend.
Petite cité de caractère, située dans le département d’Ile et Vilaine qui est le premier département de France pour la production laitière, Combourg nous invite à suivre les pas de Chateaubriand. L’écrivain se souvient de son adolescence au château ; « C’est dans les bois de Combourg que je suis devenu ce que je suis ».
La jeunesse de Chateaubriand, né à Saint Malo, en 1768 s’est déroulée en partie au château de Combourg, austère et imposant château médiéval, toujours habité par la même famille, mais de branche féminine depuis lors. Quelques meubles et tableaux de valeur décorent les pièces. Dans la salle des archives sont réunis la table de travail, le fauteuil et le lit de mort de l’écrivain, rapportés de la rue du Bac à Paris où il est décédé en 1848.Dans une vitrine quelques lettres et son contrat de mariage. La chambre de François René est située en haut de la tour du Chat. Cette cellule garde exposé un squelette de chat qui se rapporte à une vieille légende d’après laquelle un chat noir aurait accompagné à travers le château le fantôme du comte de Combourg. Si vous désirez attraper ou simplement avoir, l’espace d’un moment, la sinistrose, je ne puis vous donner qu’un conseil : visitez ce château !
Chateaubriand voyagea en Amérique, rentra au moment de la révolution, émigra en 1792 et vécut en Angleterre. Il a occupé des postes d’ambassadeur et ministre des Affaires Etrangères. Sa réputation littéraire fut assurée par le Génie du Christianisme, écrit en 1802 mais son chef-d’œuvre reste le journal passionné de sa vie « Les Mémoires d’Outre-Tombe ». Par la puissance de son imagination et l’éclat de son style qui unit l’éloquence de la passion à la couleur des descriptions, Chateaubriand a exercé une influence considérable sur le mouvement romantique.
Il existe une académie Chateaubriand qui, chaque année, décerne un prix à un écrivain dont le style honore la mémoire et l’œuvre de Chateaubriand. Le prix 2001 a été attribué à Jean d’Ormesson, au château de Combourg, pour son œuvre « Voyez comme on danse » et l’ensemble de son œuvre en général.
A l’entrée de Dol s’érige un menhir appelé « menhir du chant dolan » ou chant de la douleur. Haut de 8 m., il provoque immanquablement les mêmes questions : comment a-t-on pu relever de telles pierres et quel est leur message ?
La cathédrale de Dol, Saint Samson, dégage une impression de hauteur renforcée par son étroitesse.