.

programme03>voyages>Aveyron>intro
       

Aveyron et Lozère (jeudi 29 mai)

Nous traversons maintenant

La Sologne

La Sologne évoque certaines images d’étangs, de brumes, de forêts profondes et de vastes étendues ouvertes aux chasseurs. C’est aussi le ciel du sud de la Loire, la couleur du crépuscule autour d’un vieux château. La Sologne est le paradis des promeneurs et des amateurs d’air pur. Autrefois, il y avait des marais insalubres. Depuis Napoléon III, le pays a changé de visage. Il est devenu plus humain. Cette région qui compte 500.000 ha offre une véritable mosaïque de paysages.

Canal de Briare

Au début du XIXème siècle, les ensablements, les variations importantes du niveau des eaux rendent la navigation sur la Loire de plus en plus difficile. La construction d’un canal latéral à la Loire correspond à des impératifs économiques liés au développement industriel de la région. La nécessité de raccorder le canal latéral au canal de Briare contraint les ingénieurs à résoudre de fameux problèmes. A Briare, le débit de la Loire, gonflée des eaux de l’Allier, est important et la hauteur disponible au-dessus du fleuve paraît trop faible si l’on veut dépasser la cote des plus hautes crues connues. Un ouvrage en maçonnerie ne permet pas de portée assez longue et la multiplication des appuis pose des problèmes de résistance en particulier lors des crues.
C’est donc en 1845 que le premier pont-canal métallique français est réalisé. Il mesure 42 mètres. Aussi, on renonce pour un temps à une traversée indépendante de la Loire et on aménage à Châtillon-sur-Loire, à quelques kilomètres en amont de Briare un passage à niveau qui traverse le fleuve. Un chenal de 55 mètres de large et de 1020 mètres de long est construit en oblique par rapport à l’axe du fleuve, entre deux digues basses qui servent de chemin de halage.
Cet aménagement présente de nombreux inconvénients : impossibilité de traverser la Loire pendant la période des crues, la nécessité de draguages fréquents pour désensabler. En définitive, la traversée en Loire constituait une véritable rupture sur la grande ligne de navigation de liaison entre Seine et Saône. Il fallait absolument trouver une solution et la construction d’un pont-canal s’avéra être la meilleure solution.

Les travaux commencèrent en mai 1890. En février 1891, la mise en place de l’ossature métallique débute et les poutres sont lancées en 1893. Le chantier s’achève en avril 1894. En novembre 1894, les ingénieurs testent la solidité de l’ouvrage en effectuant son remplissage et les travaux se terminent par la mise en place de l’éclairage en 1895-96.

La construction du pont-canal entraîne la création de deux dérivations qui constituent le canal neuf sur lequel furent établis plusieurs petits ponts-canaux en maçonnerie. La réussite du pont-canal est aussi celle des entrepreneurs. Les établissements Eiffel ont réalisé une partie de l’ouvrage. L’ossature métallique très novatrice a été réalisée par les ateliers Dayde et Pillé spécialisés dans la réalisation de grands ouvrages d’art.

Ultime visite avant le retour

Les émaux de Briare

Au milieu du XIXème siècle, l’ingénieur Jean-Félix Bapterosse crée la manufacture de Briare pour y fabriquer des boutons et des perles, puis plus tard de la mosaïque. A cette époque, la reconnaissance mondiale de la beauté des couleurs de Briare lui vaudra le surnom de la « Cité des Perles ».

Phénomène unique dans la profession, les Emaux de Briare conçoivent, fabriquent leurs propres matières premières et assurent la production et le contrôle de qualité jusqu’au collage final.

Pour en revenir à son fondateur, il fait un voyage en Angleterre en 1843 et visite une usine où l’on fabrique des boutons, mais au rythme de 1 à la fois. Il y constate une impossibilité à industrialiser davantage leur production et prend également connaissance d’un brevet concernant une nouvelle pâte. Tous les éléments qui vont donner naissance à sa plus grande invention sont réunis.
De retour en France, il se met au travail et en novembre 1844, il dépose le brevet de sa première machine à fabriquer les boutons. Celle-ci permet de fabriquer 500 boutons à la fois. En 1846, il dépose le brevet d’un four chauffé à la houille permettant la cuisson des boutons en 15 minutes. Il améliore la plasticité de la pâte en y incorporant du lait. Sa production journalière est alors de 1.400.000 boutons et il emploie 550 personnes.
En 1838, il achète la manufacture de Briare. Les bâtiments d’exploitation sont nombreux et en parfait état ; Les fours à houille sont modernes. La manufacture est située près du canal de Briare et pas trop éloignée de Paris à laquelle elle est reliée par le rail. Enfin, il trouvera plus aisément le lait dont il aura besoin.
Ce succès fulgurant s’accompagne de besoins considérables pour les ouvriers au nombre de 1500 à cette époque. Il construit des cités ouvrières avec jardins, des écoles. Il fonde également un hôpital hospice, une société de secours mutuel pour ses employés. A sa mort en 1885, sa famille lui succède et à côté de ces productions qui en font la richesse, sort de la manufacture la mosaïque. Dès la fin de la première guerre mondiale, la mosaïque va devenir un matériau de plus en plus prisé par les architectes et les entrepreneurs. Le succès est tel qu’en 1960, Briare produit 60% du marché français de la céramique. Le nouveau produit « Emaux de Briare » est un élément de céramique d’émail vitrifié et teinté dans la masse qui donne une qualité supérieure aux autres revêtements. Mais le vent tourne et malgré le caractère prestigieux de la fabrication, un net déclin de l’entreprise se profile. En 1954, la grande maison doit licencier et en 1962, la société Bapterosses, jusqu’alors transmise par voie héréditaire, est cédée par la famille au groupe Société Générale de Fonderie. En 1980, l’effectif passe de 1000 à moins de 100 personnes. Aujourd’hui les émaux de Briare entament une véritable renaissance. Ils offrent d’une part les émaillés déclinés sous différents formats et d’autre part, les pleines masses et des pierres rondes. Ces types de produits s’utilisent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur pour de nombreux lieux publics et privés, édifices religieux, bateaux de croisière, hôtels, piscines, etc…

Pour terminer en beauté, nous avons pris notre dernier repas au restaurant La Table St Just dans les faubourgs de la ville de Melun. Superbe restaurant installé dans les dépendances d’une ancienne ferme.

Plusieurs membres m’ont demandé que je veuille bien rappeler le menu de cet excellent dîner : je le donne avec grand plaisir :

  • Amuse-bouche
  • Le foie gras au melon et petite gelée au cassis
  • La tartelette de lotte en pissaladière sauce marinière
  • Le brie farci aux noix
  • Les croquettes de bananes à la Passion glace au poivre
  • Café et mignardises.

Les vins étaient à la hauteur de la qualité du repas.