programme03>excursions
Saint-Omer
Sauvenière, fin juillet 2003.
Bonjour à tous et à toutes,Petite sortie extra-muros, de deux jours, à destination de Saint Omer et sa région. Tel était le programme de ce mois.
Saint Omer
Saint Omer se situe dans le Nord de la France, plus précisément dans le département du Pas-de-Calais, aux confins de la Flandre et de l’Artois. Ville phare de l’Audomarois, elle est le pôle de plusieurs autres villes voisines tout aussi dynamiques. Elle est riche en patrimoine historique et culturel. Elle est entourée d’eau, mais elle présente l’harmonie d’un paysage urbain, peu touché par les grandes transformations des XIXème et XXème siècles.
Souvenir des origines monastiques du site, la cathédrale Notre Dame et les vestiges de l’ancienne abbaye St Bertin signalent les extrémités de la ville. Entre ces deux pôles, reliés par des artères parallèles se déploie un ensemble remarquable de demeures du XVIème au XVIIIème siècles.
Saint Omer est née sur une éminence isolée par les marais. Entièrement dévolu à la vie monastique jusqu’au IXème siècle, le site s’urbanise ensuite grâce à des intenses échanges commerciaux facilités par l’aménagement d’un fleuve côtier, l’Aa. Aménagé depuis le Moyen Age, de Saint Omer à Gravelines, ce fleuve côtier canalisé permettait autrefois aux bateaux d’accéder directement à la ville. A proximité de l’ancien port, un quartier original, dit Haut Pont, conserve le souvenir de cette intense activité portuaire. Depuis 1958, les péniches empruntent le canal à grand gabarit situé au Nord de Saint Omer.
Une suite d’épidémies et de conflits entame à partir du XVème siècle l’essor économique de la ville qui retrouve sa vocation religieuse lors de la reconquête catholique. Eglises et couvents, puis casernes et demeures bourgeoises recouvrent progressivement le territoire urbain, sans pour autant modifier la voirie médiévale. Les limites de Saint Omer, atteintes dès 1200, sont renforcées par Vauban lors du rattachement de la cité au royaume de France.
L’introduction des modes françaises bouleverse les systèmes de construction. Aux maisons à pignon sur rue succèdent de vastes demeures aux toitures régulièrement alignées le long de larges artères. Le démantèlement partiel des fortifications reste la principale transformation urbaine depuis la fin du XIXème siècle.Les quartiers religieux se concentrent sur la moitié sud de la ville, dominée par la tour de la cathédrale gothique. Plus au nord et à proximité de la cathédrale s’étendent les quartiers marchands et la place dont l’ampleur rappelle l’importance du marché autrefois alimenté par des produits directement amenés par bateaux.
Pour la petite histoire, sachez que Saint Omer s’enorgueillit d’être la seule région de France à compter dans sa population un postier en barque.
Esquerdes
Berceau de l’activité papetière depuis le XV ème siècle, la vallée de l’Aa est aujourd’hui encore un centre de production important et diversifié. Cinq entreprises produisent plus de 57.510 tonnes de carton et de papier et emploient 1100 personnes.
La maison du Papier
La maison du Papier est un atelier de fabrication artisanal qui fonctionne au rythme d’une roue à aube. L’histoire du papier s’y découvre feuille à feuille.
Le Marais Audomarois
Pays de diversité par excellence, Audomarois présente de multiples visages, des landes atlantiques aux zones humides en passant par les milieux forestiers, les pelouses calcicoles et les ensembles vallées versants. Seuls manquent sur les grands ensembles naturels un paysage bocager et les milieux inféodés au littoral. Le marais est à coup sûr l’élément le plus pittoresque du patrimoine naturel, travaillé par l’homme depuis 13 siècles. Le marais est composé d’une mosaïque de parcelles de terre et d’eau étroitement imbriquées entre lesquelles serpentent les « chemins d’eau ». Si la façade Ouest du marais s’est fortement humanisée par le tourisme, la rive Est a préservé sa vocation agro-pastorale mêlant les lègres de choux-fleurs à des parcelles de prairies humides. La présence de l’eau et d’une micro topographie associée à des sols très variés a développé des faciès de végétation très différents :
- le marais Ouest avec ses eaux de sources et ses herbes aquatiques
- les étangs du Romelaere avec ses roselières parcouru de passerelles en bois
- la cuvette du Clairmarais avec ses prairies humides.La végétation est composée d’au moins 50 espèces et la faune y est remarquable. La visite du marais s’effectue en « bacôve », large barque en bois, bateau traditionnel des maraîchers audomarois, utilisé pour le transport des légumes, outils etc…
Helfaut-Wizernes : La Coupole
La Coupole, et sous elle, l’arme secrète nazie. Les dimensions du dôme de béton, bien qu’envahi par la végétation sont imposantes : 72 mètres de diamètre, 5,5m d’épaisseur, 5.500 tonnes de béton. Cette coupole construite par les Allemands pendant la guerre est si solide qu’elle a résisté aux bombes géantes des Alliés et aux affres du temps.Ce qu’elle devait protéger était de toute première importance pour le III ème Reich. Helfaut-Lizernes était l’un des sites destinés à lancer les fusées V2, premier engin stratosphérique de l’histoire et arme secrète avec laquelle Hitler comptait rayer Londres de la carte. Cet endroit, conçu initialement pour la destruction, a été aménagé depuis 1997 en lieu de mémoire pour une région qui a payé un lourd tribu à la guerre.
On pénètre dans l’impressionnant édifice par une galerie percée au pied de la colline. Dans ces boyaux qui s’étendent sur 7 kilomètres étaient stockés les fusées et les matériaux rentrant dans leur composition. Le silence des galeries creusées dans la craie rappelle les souffrances des 1300 travailleurs forcés qui y étaient exploités jour et nuit. Via un ascenseur, on grimpe dans la coupole. Vaste espace où étaient préparées les fusées avant d’être tirées dans la carrière voisine. En octobre 1943, l’organisation Todt, chargée des gros travaux du III ème Reich, avait commencé à construire cette coupole de béton pour protéger les fusées du bombardement. Bien qu’avertis dès novembre 1943 de l’existence d’un chantier anormal près der Saint Omer, les Alliés n’attaqueront le site que tardivement. Les bombardements débutent en mars 1944 sur ordre de Hitler. Aucune fusée ne sera jamais tirée de ce site, ni d’ailleurs des trois autres sites du Nord-Pas-de-Calais que Hitler avait fait construire.
Tout l’intérêt du musée réside dans le fait qu’il aborde un thème généralement peu présent dans les musées sur la Seconde Guerre mondiale : le lien entre l’innovation technologique, la science et la guerre. C’est dans les bases d’envol du Pas-de-Calais et de recherche de Peenemünde (sur la Baltique) qu’est née l’histoire de la conquête spatiale. L’exposition le rappelle opportunément, mettant côte à côte des reproductions de V2 et des fusées modernes. Elle met aussi en lumière les rapports parfois troubles entre science et éthique. Le sort d’un Werner von Braun, inventeur des V2 et nazi déclaré qui sera débauché par les Américains dès la fin de la guerre pour développer le programme Apollo, est exemplatif.
L’image est au cœur de la scénographie du musée. Sous la coupole, en plus de dizaines de panneaux didactiques, de cartes, de maquettes, le visiteur peut assister dans plusieurs salles à la projection de documentation ou de films. L’histoire de l’Occupation et de la résistance dans le Pas-de-Calais n’est pas oubliée non plus.
Arques
Ville industrielle sans grand charme, mais qui peut se targuer d’avoir son nom gravé, bien qu’avec un nom différent, dans les cuisines et salons du monde entier : Luminarc, Arcorac, Cristal d’Arques sont les marques phares de cette verrerie et cristallerie employant 14000 personnes