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Gand et la Lys

 

Sauvenière, fin avril 2003.

Bonjour à vous tous,

Notre première excursion de la saison avait pour destination Gand. Nous sommes déjà allés dans cette ville à différentes reprises, mais à part l’église St Bavon et la découverte dans la chapelle baptismale de l’Agneau Mystique, le programme en était différent. Cette œuvre est tellement prestigieuse que l’on peut bien l’admirer à deux reprises: des dizaines de fois seraient nécessaires pour en découvrir tous les détails.

Gand est le chef-lieu de la province de Flandre orientale, capitale de l’ancien Comté de Flandre, éternelle rivale de Bruges. Elle est la ville natale de Charles-Quint. Située au confluent de la Lys et de l’Escaut, elle s’est développée à partir du XVIIème siècle entre deux abbayes et un château.

Le  beffroi de Gand symbolise la puissance des corporations au Moyen Age. Ce beffroi abritait « Roeland » le tocsin chargé d’appeler les citoyens aux armes. Dans le square au pied du beffroi se trouve aujourd’hui la « triomphante », la cloche qui a succédé à Roeland, coulée en 1660 et fêlée en 1914. La tour du beffroi, haute de 95m., abrite un des carillons les plus appréciés des spécialistes. Construit au XVIIème siècle, il compte 53 cloches. Depuis 1377, un dragon en cuivre domine la tour. L’usure du temps a récemment exigé son remplacement. Une halle aux draps du XVème siècle jouxte le beffroi.  Un nouvel espace aménagé en piétonnier permet de rejoindre la Cathédrale St Bavon.

La Cathédrale Saint Bavon.

De style composé de roman, gothique et baroque, elle a vu en 1500 le baptême de Charles-Quint. L’intérieur de l’église est remarquable. Outre l’Agneau Mystique et de nombreuses autres peintures de valeur, il faut mentionner la Conversion de Saint Bavon réalisée par Rubens. L’église possède aussi une chaire de style rococo, réalisée par Laurent Delvaux, et une série de monuments funéraires remarquables.

L’Agneau Mystique.

Installé dans la chapelle baptismale, c’est un chef d’œuvre célèbre réalisé par les frères Van Eyck. Ce polyptique qui date des années 1426-1432 représente la glorification de la rédemption du genre humain par le sacrifice du Christ. L’envers de l’œuvre montre notamment les portraits des donateurs. Cette œuvre magistrale compte au total 281 figures dont l’ombre portée correspond exactement à la lumière diffusée par les fenêtres de la chapelle.

Jean Van Eyck.

Jean Van Eyck était le principal représentant des primitifs flamands. Les caractéristiques fondamentales du style de Van Eyck sont la reproduction d’espaces en trois dimensions grâce à la perspective aérienne, la plasticité des formes et la représentation réaliste des personnes et de leur proche entourage. Toutes ces caractéristiques sont bien illustrées dans le célèbre polyptique de vingt volets qui est exposé à Saint Bavon. Ce tableau comporte une inscription selon laquelle cette œuvre aurait été commencée par Hubert Van Eyck pour être achevée par son frère Jean en 1432. Elle a donné lieu à de nombreuses disputes et cette énigme n’est toujours pas résolue. Dans l’Adoration de l’Agneau Mystique, Jean Van Eyck présente les personnages d’Adam et Eve comme deux nus réalistes, à ce que l’on sait, les premiers dans la peinture flamande. Les personnages des commanditaires sont représentés par deux portraits réalistes. La lumière splendide et la profondeur du paysage en arrière-plan sont des caractéristiques permettant de reconnaître l’authenticité de Van Eyck. Le polyptique ouvert se compose de deux registres se trouvant l’un au-dessus de l’autre. L’Agneau Mystique est le panneau central du registre inférieur. De gauche à droite, les volets représentent les juges intègres mais ce panneau, volé en 1934 et jamais retrouvé, est remplacé par une copie, les chevaliers du Christ, les ermites et les pèlerins. Au registre supérieur trône le Christ entre la Ste Vierge et St Jean Baptiste. Aux extrémités se trouvent Adam à gauche et Eve à droite, tous deux flanqués de chœurs d’anges. Le polyptique fermé présente notamment l’Annonciation et les portraits des donateurs. L’Agneau Mystique est considéré comme le début de la peinture flamande. Il se distingue par une conception monumentale et une harmonie de couleurs inégalée.

Le graslei

Notre point de chute pour les repas de la journée est bordé d’une série remarquable d’anciennes maisons des corporations, construites entre les XIIème et le XVIIème siècles. Il faut pour bien faire traverser la Lys pour mieux admirer l’ensemble des bâtiments depuis le quai au Blé qui fait face. Les demeures présentent les styles roman, gothique et renaissance et forment un site urbain particulièrement élégant.

L’hôtel de ville.

Constitue en quelque sorte une synthèse de l’histoire architecturale gantoise : l’aile droite est en gothique tardif, l’aile gauche de style renaissance. La pacification de Gand, la paix religieuse entre catholiques et protestants a été signée en 1576 dans l’une des plus belles salles.

La Maison d’Alijn.

Le musée du folklore contient les collections illustrant la vie populaire gantoise et son artisanat vers 1900 ainsi qu’un théâtre de marionnettes. En fait, ce musée est une ancienne maison-Dieu du XVIème siècle. Elle est située dans le Patershol, quartier qui a conservé le tracé du plan médiéval de la ville. D’abord hospice des enfants, il a été construit par une famille convaincue d’infanticide; il a par la suite accueilli des femmes nécessiteuses, puis des familles ouvrières. Très bien aménagé, ce musée nous rappelle beaucoup de souvenirs d’enfance. C’est incroyable en quelques dizaines d’années comme tout a évolué tant au point de vue des articles ménagers, que des magasins, des coutumes. Et dire que la plupart d’entre nous ont connu  tout cela !

Quartier du Patershol.

Longtemps menacé d’abandon et de taudisation, ce quartier historique présente un dédale de petites rues pittoresques. Un plan d’action mené à l’initiative des autorités et des particuliers a revalorisé le quartier. Les bâtiments ont été rénovés et parfois même reconvertis. Ainsi, l’ancienne infirmerie des Carmélites est devenue un théâtre européen de marionnettes.

Afin de ne pas trop alourdir le déroulement de cette journée, une promenade en bateaux sur les canaux de Gand a coupé cette excursion. Concurrentes depuis toujours Bruges et Gand ont toutes deux cette attraction à leur programme. Si Gand recèle de remarquables bâtiments, je trouve personnellement que les canaux de Bruges font découvrir de plus beaux endroits. Mais cette balade a néanmoins séduit tous les participants. Il faut dire que le soleil était de la partie et que tout est gagné à 50% lorsque le temps est superbe.