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"Plaidoyer pour une éducation à la démocratie"
par Hervé Broquet,
chargé de cours à l’Ecole Royale Militaire et Président du CREP

D’emblée de jeu, Hervé Broquet cite des exemples où tant le politicien que la politique  en général  sont pris à partie, comme tête de turcs des médias, dessinateurs humoristiques, journalistes... Des B.D. pour enfants recèlent déjà des allusions à cette partie de la société les faisant passer pour des profiteurs principalement, ne travaillant uniquement que dans leur intérêt personnel. Loin s’en faut, tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier et il y a en politique autant de personnes valables, qui travaillent par idéal, que dans d’autres professions.

D’où viennent ces jugements à l’emporte-pièce ? Vraisemblablement cela est-il dû à un manque de formation dès la base afin d’apprendre à pouvoir juger, argumenter en toute connaissance de cause. C’est vrai que la politique n’est pas toujours facile à suivre et qu’il faut un certain entraînement pour se retrouver dans leur jargon.

N’oublions pas que la démocratie appelle une éducation : on ne naît pas démocrate, on le devient. La démocratie, c’est le produit de l’histoire, une construction de la raison maintenue par la volonté.

L’idéal serait qu’un apprentissage de cette matière se fasse dès le secondaire. Des propositions ont déjà été formulées mais sont loin de faire l’unanimité. La cause principale : comme toujours, le manque de moyens financiers. Un cours supplémentaire demande des heures à ajouter à l’horaire, des professeurs à rémunérer. Supprimer un cours n’est pas non plus la solution idéale. Dès lors, il faudrait demander aux professeurs en place de donner des notions pendant leur cours. Un professeur de math n’est pas  habilité à donner des cours de géographie, le professeur de néerlandais ne s’immisce pas dans le cours de physique et aucun professeur, non formé, ne pourrait donner ce cours de civisme. Une autre solution a été présentée : celle de donner un cours de philosophie en lieu et place du cours de morale et de religion les deux dernières années d’humanité. Ici aussi, il y a des réticences. Comme quoi il est difficile de trouver une solution qui rencontre l’unanimité et les jeunes restent dans l’ignorance de cette matière. C’est dommage, dès lors que l’on sait que les jeunes sont appelés à voter dès l’âge de 18 ans. Comment peuvent-ils le faire en âme et conscience alors qu’on ne leur a rien appris à ce sujet, ou pire encore, inculqué des données fautives ?

Il y a cependant des finalités possibles d’une éducation à la démocratie.

  1. Permettre de décoder l’univers dans lequel les jeunes seront amenés à remplir de multiples tâches. Le décodage doit être approfondi et indiquer le pourquoi de la forme de la structure publique étudiée. Il faut avoir les connaissances de l’environnement politico-juriduque, social, économique et culturel.
  1. Rendre possible une interrogation sur les valeurs et leurs fondements dans l’espace public, articuler interrogation d’hier et d’aujourd’hui. C’est là le sens de la démarche philosophique et historique.
  1. Développer l’intérêt et la capacité à s’investir dans la cité. L’éducation à la démocratie doit en effet permettre un engagement libre, responsable et porteur de l’individu dans la société.

Terminons en disant que l’éducation à la démocratie constitue un facteur d’intégration et d’égalité entre les individus.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire le livre écrit par Monsieur Hervé Broquet : « Eduquer à la démocratie » aux éditions  Vista.