dernière mise à jour 16/06/17

 
2017
 

 

Lundi 8 mai 2017 : Furzey Gardens, New Forest et Beaulieu

 

Pour le petit déjeuner, nous découvrons ce matin pour la première fois le fameux buffet à volonté selon la tradition anglaise (« bacon and eggs », saucisses grillées, « baked beans » baignant dans une sauce tomate aromatisée, tomates cuites, champignons de Paris frits, etc., le thé et … le café anglais). Cela nous met d’attaque pour une bonne partie de la journée.

Le soleil nous accueille déjà ce matin et nous partons en direction de la « New Forest ». Le premier arrêt est prévu aux « Furzey Gardens » (Jardins de Furzey) situés près du petit village de Minstead où est enterré Arthur Conan Doyle, auteur de Sherlock Holmes. Pendant le trajet, Laurent nous raconte l’histoire de la mort mystérieuse du Roi Guillaume II, fils de Guillaume le Conquérant. Il était aussi appelé Guillaume Rufus ou Rufus à cause de son teint roux et ses joues rouges. A l’endroit de sa mort, non loin de Minstead, se trouve un petit monument (« The Rufus Stone » ou Pierre de Rufus) sur lequel on peut lire l’inscription (traduite de l’anglais) : « Ici se trouvait un chêne qui a fait ricocher la flèche tirée par Sir Walter Tyrell voulant tuer un cerf ; la flèche toucha accidentellement la poitrine du Roi qui décéda sur le coup le 2 août 1100 ».    

Les Furzey Gardens se trouvent au cœur de la New Forest ; site préservé, c’est un espace de calme et de toute beauté ; une escapade paradisiaque au milieu de fleurs et paysages botaniques très variés. Créé en 1922, le domaine est géré par une fondation et accueille des résidents adultes souffrant de troubles d’apprentissage. Ils travaillent dans les jardins et y acquièrent une expérience horticole. La grande particularité du lieu est le chaume qui recouvre les bâtiments, le petit cottage du XVIe siècle, la grange et surtout les structures que l’on découvre au fur et à mesure de la visite du jardin.

Furzey Gardens a obtenu une médaille d’or au très prisé « Chelsea Flower Show » de 2012 pour son jardinet avec un abri au toit de chaume. Cette réalisation a d’ailleurs pris place dans le circuit que nous parcourons. Nous foulons les gazons aux brins d’une grande finesse impeccablement tondus et admirons les plates-bandes débordant déjà de floraisons en ce début de printemps. Et tous ces arbres majestueux avec notamment bon nombre de chênes d’un âge très respectueux ! Pour les passionnés de jardinage, quel immense réservoir d’idées d’aménagements et de découvertes botaniques.

Ce sont des jardins sauvages, mais parfaitement entretenus ! Un endroit qui fait rêver et nous emporte dans un monde de fées, d’elfes et de lutins … ; un moment d’évasion des plus agréables. Et notons qu’au cours de cette promenade, plusieurs d’entre nous se sont révélés être de véritables encyclopédies au niveau de la connaissance des plantes !

 

Nous faisons ensuite un circuit en car dans la « New Forest » dont les paysages ont été façonnés par l’homme et les animaux et qui comprend l’une des plus grandes étendues subsistantes de pâtures libres, de landes et de forêts dans l’Angleterre du sud-est. Le nom se réfère également au Parc national de la New Forest qui couvre quelque 57.000 hectares dont grosso modo un tiers de bois, un tiers de plaines de bruyères et un tiers de fermes.

Parmi les villes et villages situés dans ou à proximité de la région figure Lyndhurst, la plus grande localité du parc ce qui lui vaut souvent d’être appelée « Capitale de la New Forest ». Dans le cimetière se trouve la tombe d’Alice Liddell qui inspira « Alice au pays des merveilles » à Lewis Carroll.

La New Forest est un endroit tout à fait exceptionnel, une authentique forêt ancienne constituant un héritage unique. Elle avait été établie en 1079 par Guillaume le Conquérant comme lieu de chasse royal. Au cours des siècles, son utilité a évidemment beaucoup changé, mais la plupart des traditions uniques et historiques se poursuivent encore aujourd’hui. Les « Commoners », c’est-à-dire les gens qui habitent et travaillent dans les petites fermes de la forêt, continuent de laisser leur bétail paître dans la forêt ; ceci est un droit qui leur a été octroyé au temps médiéval.

Ici, les animaux sont rois ! Des vaches, des cochons, des poneys … vagabondent librement entre les arbres et sur les rues. Il y a aussi des biches et des cerfs, mais eux, ils restent bien cachés. Pour l’ensemble du parc, on compte un peu plus de 10.000 grands animaux. Les étendues sont délimitées au niveau des routes par des espèces de caillebotis à ouvertures assez larges, permettant le passage des véhicules tout en empêchant la traversée par les animaux à onglons et sabots.

Ensuite, Thierry nous promène encore sur les petites routes ondulantes à travers la New Forest en passant par plusieurs villages très mignons, avant de nous arrêter quelques instants dans la petite localité de Burley. Certains en profitent pour se dégourdir les jambes, d’autres pour prendre un « cup of tea » avec un morceau de cake dans le pub du village datant de 1633 et ayant conservé sa décoration originale. Quelle bonne surprise à notre retour au car : Laurent nous en avait parlé à plusieurs reprises et, comme d’un coup de bâton magique, un petit troupeau de poneys nous attend pour une séance photo, des animaux très dociles. Dans la New Forest, les chevaux exercent un rôle important dans l’entretien et l’équilibre des landes. Et saviez-vous que la New Forest a donné son nom à l’une des races reconnues de poneys dites « mountains and moorlands » ?

 

Nous poursuivons ensuite notre route vers le Domaine de Beaulieu (prononcez « biouli ») qui abrite aujourd’hui le Palace House (la demeure historique de la famille Montagu), l’Abbaye de Beaulieu et le Musée national de l’automobile. Après un petit repas léger, l’essentiel de notre visite concerne le Musée de l’automobile qui est l’œuvre de Lord Montagu of Beaulieu, passionné de voitures anciennes.
Des voitures, encore des voitures, toujours des voitures avec des pièces maîtresses telles que : la Canstatt Daimler de 1898, l’ancêtre de la célèbre Mercedes ; la Bugatti Type 15 de 1910 ; la Bentley 4,5 l supercharged de 1930 ; l’Auburn 851 de 1935 ; la Lotus 49 R3 de Graham Hill de 1967 et la Ferrari F310 de 1996 pilotée par Michael Schumacher ; la Ford Sierra RS Cosworth de 1980 ; même le 1er modèle de chez Renault est là, et beaucoup, beaucoup d’autres … La collection a été commencée en 1952 et regroupe aujourd’hui près de 250 véhicules de tous types.

Le bâtiment actuel a ouvert ses portes en 1972 et nous restons bouche bée devant tous ces souvenirs de l’histoire de l’automobile et scènes de rue, les voitures, les motos, les véhicules utilitaires, les véhicules ayant battu des records de vitesse … Nous passons devant plein d’exemples emblématiques de chaque époque, de l’un des tout premiers véhicules à l’un des plus récents. Qui ne se souvient pas de la célèbre Coccinelle de Volkswagen, de la magnifique Austin Mini ou encore de la Cortina de Ford ?

Et c’est également ici que nous plongeons quelques instants dans le monde de James Bond et que nous trouvons les vestiges et épaves du programme télévisé anglais culte « Top Gear », etc.

Après, pour nous changer les idées, nous faisons le tour du domaine en monorail et/ou dans le fameux bus anglais. Dans un tout autre registre, certains visitent l’exposition sur l’Armée secrète qui raconte l’histoire des membres britanniques et étrangers du « Special Operations Executive (SOE) » à Beaulieu pendant la Deuxième Guerre mondiale.

A la différence de beaucoup d’autres demeures seigneuriales, ici les portes du « Palace House » sont ouvertes pour véritablement nous plonger dans l’histoire de la famille de Montagu. Nous sommes étourdis par les magnifiques plafonds voûtés qui rendent très clairement compte des origines monastiques du lieu : c’était au XIVe siècle la grande dépendance de l’Abbaye de Beaulieu. Nous pouvons également parcourir différentes pièces telles que la salle à manger dominée par la splendide table en orme, la galerie des portraits, la cuisine victorienne, etc.


Et pour terminer la visite de ce site exceptionnel, nous jetons un œil dans l’Abbaye cistercienne fondée en 1204, mais dissoute et partiellement détruite en 1538 en raison de la politique de dissolution des monastères du roi Henri VIII. Le cloître, l’église monastique qui est la plus ancienne et la plus importante partie de l’abbaye et l’exposition sur la vie monastique dans le prétoire, avec des chants grégoriens en fond sonore, nous donnent une idée de la vie des moines de Beaulieu à l’époque. Ici aussi, nous sommes émerveillés par les jolis plafonds et les poutres, mais aussi par les somptueuse tapisseries dépeignant près de 750 ans d’histoire de Beaulieu.

Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous admirons encore tous ces chênes imposants qui sont partout et partout. A l’époque, ils étaient utilisés dans les chantiers navals et beaucoup ont été coupés pendant la guerre. Mais aujourd’hui, le parc de la New Forest est devenu un lieu protégé et de villégiature. Sans oublier toutes ces belles demeures à colombages, riches et parfaitement entretenues …

Cette journée assez longue nous a permis de découvrir des facettes très différentes de l’Angleterre. Après le repas du soir, nous regagnons rapidement nos chambres. Good night !