Tournai
Gembloux, le 19 août 2017
Bonjour à toutes et à
tous,
Nous étions 49 pour ce déplacement à Tournai, ville marquée par
l’histoire et par les arts. Avec Arlon et Tongres, il s’agit d’une des plus
vieilles cités de Belgique. Elle est également la ville natale de Clovis et abrite
un très riche patrimoine architectural protégé par l’Unesco. Tout cela nous a
été conté d’abord au moyen d’un petit film, puis par deux guides au cours d’un
parcours à pied dans le centre-ville et, enfin, durant un circuit commenté dans
un train touristique. Pour terminer notre visite, nous avons fait un arrêt au
Musée des Beaux-Arts.
Après une tasse de
café/thé pris sur la place Saint-Pierre, nous avons été accueillis dans le
bâtiment flambant neuf de l’Office du Tourisme, mais qui abrite en sous-sol une
salle médiévale datant du XIIe siècle. Confortablement installés, nous
avons d’abord visionné le film « De
la pierre au ciel ». En vingt minutes, Frédéric Gersal,
chroniqueur histoire et patrimoine sur France 2, relate en images toute
l’histoire de la Cathédrale Notre-Dame. Partant de l’extraction de la matière
première jusqu’à la beauté de ses clochers, ce récit nous a permis de
comprendre l’évolution au cours des siècles de ce bâtiment unique en Europe de
par sa conception, sa taille et son architecture hors
normes. |
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Surnommée la ville
aux cinq clochers, son histoire est riche et mouvementée et beaucoup de ses
bâtiments civils, militaires et religieux témoignent encore de son passé. Ses
origines remontent au Ier siècle avant notre ère : cité royale
sous Childéric, elle sera sous Clovis la première capitale de ce qui deviendra
la France. La nomination de l’évêque Éleuthère pour représenter Clovis à
Tournai sera le point de départ d’un gouvernement d’évêques détenant les pouvoirs
civils et religieux durant plusieurs siècles au cours desquels Tournai subira
le fléau des invasions normandes et celui de la peste. |
L’âge d’or se situe
entre les XIIe et XVIe siècles où la population
s’accroît, le commerce prospère, de nouveaux remparts s’élèvent et la
construction de la Cathédrale débute,
suivie par celles du Beffroi et du Pont des Trous. La ville, par les
privilèges obtenus, s’affranchit du pouvoir religieux et relève désormais du
Royaume de France. Par ailleurs, les arts se développent durant cette période.
Dès le XVIe siècle commence le déclin et la ville connaît plusieurs périodes de troubles.
En effet, clé et entrée du Royaume de France, Tournai attise la convoitise des
grandes puissances. Elle deviendra anglaise, française à plusieurs reprises,
espagnole, autrichienne et hollandaise. La « Nouvelle Genève du Nord »
connaîtra la répression sous l’Inquisition. |
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À partir de 1830,
Tournai, qui a gardé l’empreinte d’Henri VIII et de Louis XIV, s’ouvre au
progrès. Bien que la Deuxième Guerre mondiale touche durement la ville, elle se
relève et se reconstruit dans le respect du passé.
Tournai peut
s’enorgueillir de posséder deux monuments classés au titre de Patrimoine
mondial de l’Humanité : le Beffroi et la Cathédrale Notre-Dame. Cette
dernière est un joyau de l’architecture médiévale par ses dimensions
impressionnantes (134 mètres de long pour 66 mètres de large), son alliance
harmonieuse des styles roman et gothique et son audace architecturale. La
façade principale est précédée d’un porche du XIVe siècle décoré de
sculptures de différentes époques. |
Entre les deux portes, une statue de la
Vierge, patronne de la cathédrale, est vénérée sous le titre de Notre-Dame des
Malades. Cet immense vaisseau gris qui domine la ville de ses cinq clochers
subit malheureusement les outrages du temps. Depuis 2006, un vaste chantier de
restauration est à l’œuvre et cela pendant plusieurs années encore :
stabilisation du chœur gothique, remplacement des toitures, nettoyage des murs
en pierre, restauration des vitraux …
Au pied de la
cathédrale, nous passons devant un ensemble en bronze émaillé réalisé par le
célèbre orfèvre bruxellois Marcel Wolfers. Il transpose
un tableau de Roger de La Pasture, dit Van der Weyden (né à Tournai en 1399 et
mort à Bruxelles en 1464) présentant Saint-Luc en train de peindre le portrait
de la Vierge et l’Enfant. |
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Non loin de là se
dresse le Beffroi, un des plus anciens de Belgique (XIIe siècle). Il
domine la Grand-Place avec ses 72 mètres de haut et symbolise les libertés
communales. Il a été construit en deux phases : une tour de guet
construite en 1188 et rehaussée en 1294 afin de rivaliser en hauteur avec la
cathédrale (une belle illustration de la rivalité entre le pouvoir civil et le pouvoir
ecclésiastique). Sa cloche, la Bancloque, avertissait la population des procès et
exécutions, invasions, incendies, etc. Il servit de tour de guet, prison,
clocher et Hôtel de ville. Encore aujourd’hui, la Grand-Place est le centre de
la vie communale. Sa particularité est sa forme triangulaire, mais elle se
caractérise aussi par l’architecture à la flamande des maisons qui forment un
ensemble harmonieux.
En dehors de ces
deux monuments exceptionnels, Tournai connaît un patrimoine civil et militaire
très riche et varié avec notamment les remparts des XIe, XIIe et XIIIe siècles. Le Pont des Trous (porte d’eau du XIIIe siècle) est l’un des plus prestigieux vestiges de l’architecture militaire
médiévale ; il faisait partie de la seconde enceinte de la ville. |
Ensuite,
il faut citer le Fort Rouge, tour
d’enceinte du XIIe siècle, l’Hôpital
militaire datant des XIXe et XXe siècles (reconverti
en logements et bureau sous le nom de « Quartier De Bongnie »),
la Halle aux Draps probablement
inspirée de la façade Renaissance de l’hôtel de ville de Gand, l’Hôtel de Ville qui occupe une partie de
l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-Martin (monastère tournaisien du XIe siècle mais dont la plupart des bâtiments ont disparu) …, ainsi que bon nombre
de maisons d’architecture romane, de maisons de style gothique et d’immeubles
marqués par l’Art Nouveau.
En ce qui concerne
le patrimoine religieux, il faut citer l’Église
Saint-Nicolas datant des XIIe-XIIIe siècles et
réaffectée au culte orthodoxe, l’Église
Saint-Brice située près de l’Escaut et qui abrite une crypte romane du XIIe siècle, l’Église Sainte-Marguerite qui est la seule église abbatiale que Tournai ait conservée, l’Église Saint-Piat dont l’édifice actuel
date du XIIe siècle et sous lequel on a retrouvé une basilique
mérovingienne du début du VIe siècle, elle-même construite au-dessus
d’une sépulture chrétienne du milieu du IVe siècle, … |
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Sans oublier le
patrimoine arboré de Tournai. La plupart des espaces verts ont été créés suite au
démantèlement des fortifications à la fin du XIXe siècle. Le plus
grand parc de la ville est celui dit de Marvis, mais
le parc de la Tour Henri VIII est également remarquable. Et puis il y a plein d’autres
endroits où la végétation s’associe harmonieusement avec l’architecture.
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Après la découverte
de cette belle ville, nous nous sommes arrêtés au Musée des Beaux-Arts qui constitue un ensemble patrimonial exceptionnel
à la fois par son architecture et par l’importance de ses collections
artistiques. Seul musée conçu en tant que tel par l’architecte Victor Horta, le
bâtiment, inauguré en 1928, se présente en forme de « tortue » et est
surmonté de coupoles en verre conférant une lumière naturelle aux œuvres
exposées. Les salles d’expositions s’articulent autour d’un grand hall consacré
à la sculpture et qui s’ouvre sur les différentes salles de peintures. |
Le musée possède la
collection d’œuvres d’art moderne du mécène bruxellois Henri Van Cutsem ainsi que les deux seules œuvres de Manet exposées
en Belgique. Les peintures et sculptures présentées vont des primitifs flamands
(Campin, de La Pasture ou Van der Weyden, Brueghel …) aux artistes
contemporains. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont
représentés par Rubens, Jordaens, Snyders, Watteau, etc. Du côté des
impressionnistes, nous avons pu admirer des œuvres de Manet, Monet, Seurat et
Van Gogh. Une place importante y est laissée aux artistes belges (Ensor, de
Braekeleer …) et aux artistes tournaisiens (Gallait,
Pion, Dumoulin, etc.), avec en particulier les deux œuvres monumentales « L’abdication de Charles Quint » et
« La peste de Tournai » de Gallait. |
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C’est ici que s’achève cette journée qui nous
a dévoilé la ville de Tournai sous la forme d’un passionnant livre d’histoire
grandeur nature. Bien entendu, ce compte rendu n’est qu’un condensé non
exhaustif de tout ce que nous avons vu et entendu au cours de cette visite. Et
comment aurions-nous pu faire mieux que de prendre le temps pour boire un bon
verre, accompagné d’un morceau de gâteau Clovis, avant de prendre la route du
retour.
En vous souhaitant bonne lecture et à bientôt,
je vous adresse toutes mes amitiés
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