dernière mise à jour : 2/08/07

Marche

Sauvenière, fin juin 2007.

Bonjour tout le monde,

C’est sous un temps mitigé que notre excursion de juin nous a permis de découvrir la Famenne et notamment sa capitale officielle : Marche.

Habitée dès l’époque romaine, fortifiée au XIIIème siècle, démantelée par Louis XIV. Actuellement chef-lieu d’arrondissement, centre administratif, judiciaire, commercial et d’enseignement.

Le centre de la ville a, sous l’impulsion d’un bourgmestre dynamique, Monsieur Bouchat,  été restauré.

Depuis quelques années ont été entrepris d’importants travaux de réhabilitation et de mise en valeur du centre historique.

Marche figure dans les livres d’histoire pour la conclusion en 1577, du traité appelé l’Edit Perpétuel par Don Juan d’Autriche et les Etats généraux des provinces belges qui confirmait la pacification de Gand en 1576 libérant la ville de la domination espagnole.

Marche fut une véritable ville neuve grâce à la construction en une fois d’un rempart, à la fin du XIIIème siècle accolé à une maison forte. Ce système de fortifications qui entourait une superficie de neuf hectares fut démoli lors de l’occupation française de la fin du XVIIème siècle. Les derniers vestiges ont disparu lors des travaux routiers en 1966. Seule une tour de ce rempart subsiste et accueille depuis quelques années le Musée de la Dentelle. Ce musée garde le souvenir de la très importante industrie dentellière, florissante au XVIIIème siècle. Aujourd’hui, Marche possède une école de dentellières très active, réputée dans toute

la Wallonie. Pour rappeler l’implantation de ces tours leur ancien emplacement est indiqué au sol, soit par une balustrade en demi-cercle soit par une implantation de pavés différents.

On peut goûter l’ambiance paisible et intime de cette petite cité en passant par la place du roi Albert, centre historique de la ville et dans les ruelles avoisinantes bordées de vieilles maisons.

La place est dominée par la masse grise de l’église St Remacle, bâtie en style gothique aux alentours de 1500 et restaurée après les importants incendies de 1615 et 1806 et encore plus près de nous en 1935.

L’hôtel de ville occupe une ancienne halle du XVIIème siècle dont l’étage servait de salle de réunion pour la cour de Justice.

Le musée de la Famenne, également appelé le Musée des Francs, est installé  dans l’ancienne maison Jadot, belle demeure traditionnelle en moellons calcaire et brique, augmentée au XVIIIème siècle d’une longue aile perpendiculaire de facture classique. Les fouilles effectuées à Wellin et Hamoir ont permis de retrouver nombre d’objets des périodes mérovingiennes et carolingiennes.

Marche en Famenne a toujours été une région assez rude. Il n’est donc pas étonnant que les Francs s’y soient trouvés à l’aise à  partir du Vème  siècle. On est étonnés de constater combien de bijoux et de beaux objets y sont exposés.

On y voit également une présentation de la région avec des éléments de folklore, d’archéologie, de religion et de meubles du XVIIIème siècle.

Une salle entière est consacrée au Maître de Waha, l’un des représentants les plus savoureux de la sculpture gothique tardive. Les sculptures qu’il a réalisées reflètent des visages et des attitudes pleins d’émotion, émouvants.

Le guide du musée était vraiment passionnant. La guide de la ville un peu moins férue mais elle faisait néanmoins son possible.

Après un bon repas, nous nous sommes rendus à l’


Vue panoramique de la région à partir de l'église de Waha

Eglise Saint Etienne de Waha

Précédée d’un vénérable tilleul, autrefois arbre de justice, l’église romane de Waha occupe un petit tertre, à flanc de coteau dans la périphérie de Marche. La pierre dédicatoire en grès noir, qui atteste de sa consécration par l’évêque Théoduin de Liège le 20 juin 1050, a été heureusement conservée et placée aujourd’hui devant le mur sud du chœur.

Depuis le XIème siècle l’église a subi peu de transformations et les dernières restaurations ont parfaitement mis en valeur ce joyau de l’art roman.

Une haute tour massive en commande l’entrée : le clocher fut ajouté au XVIème siècle et est pourvu d’une flèche polygonale qui allège la silhouette de l’édifice.

A l’intérieur trois nefs et le chœur carré se partagent l’espace délimité par des arcades en plein cintre et des piliers trapus.

Sobriété, simplicité, équilibre caractérisent l’ensemble tout à la fois forteresse et lieu de culte. Le corps de l’église, préroman, date du Xème siècle et fait de cet édifice l’un des plus vénérables de Belgique.

A l’intérieur nombre d’objets attirent le regard : bois polychromés des XVI et XVIIèmes siècles, cuve baptismale coiffée de son couvercle de cuivre, calvaire gothique, statue de Ste Barbe, etc..

Dans le porche d’entrée à droite, la pierre commémorant la signature de l’Edit Perpétuel à Marche le 12 février 1577 en confirmation de la pacification de Gand (armoiries de Philippe II cerclées du collier de la toison d’Or surmontant les blasons du duché de Luxembourg et de la ville de Marche).

Depuis août 2004 l’église est ornée de vitraux de Jean  Michel Folon qui rappellent le martyre de Saint Etienne, patron de la paroisse.  En fait, l’histoire de ces vitraux repose sur une légende. Qui raconte qu’Etienne fut ravi dès le jour de sa naissance par Satan et déposé à la porte d’un évêque nommé Julien. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir l’enfant allaité par une biche blanche. On parle bien ici de la légende car certains détails mettent à mal l’histoire : il n’y avait pas d’évêque au temps d’Etienne !

Folon avait accepté de réaliser quelque chose d’assez exceptionnel pour lui : la création de vitraux. La ville de Marche en Famenne le lui a demandé lors de l’inauguration de sa sculpture sur la Place aux Foires.

 

L’église St Etienne de Waha emporta son adhésion. Ce sera la seule église de Belgique qu’il aura ornée de ses vitraux.

Spontanément Jean Michel Folon s’est laissé inspirer par l’histoire de St Etienne. Il s’est attelé à peindre six esquisses sous forme d’aquarelles.

Les ateliers Loire à Lèves près de Chartres qui collaborèrent déjà avec lui ont été choisis pour réaliser la partie technique de l’œuvre.

Mais l’essentiel restait à faire : passer du croquis au vitrail. Cette concrétisation s’est faite en trois étapes. La première, à partir des esquisses, la confection de six maquettes grandeur nature.

La deuxième : sans doute la plus complexe : le choix des couleurs, face à une palette de morceaux de verre numérotés, chaque partie du vitrail recevant un numéro.

Une troisième étape s’avère indispensable : l’artiste apporte les dernières retouches afin d’harmoniser le tout. En fait trois étapes de création pour aboutir à ce que l’on, peut admirer aujourd’hui.

Ici aussi nous avons eu un guide exceptionnel. L’on aurait encore pu l’écouter longtemps !En résumé, journée très agréable et très intéressante.Merci d’avoir répondu aussi nombreux à cette invitation et à bientôt pour d’autres découvertes.